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Blackwater tome 6 sur 6
EAN : 9782381960500
256 pages
Monsieur Toussaint Louverture (17/06/2022)
4.13/5   3417 notes
Résumé :
Si le clan Caskey accuse le poids des ans, il est loin de s’être assagi : révélations écrasantes, unions insolites et réceptions fastueuses rythment leur vie dans une insouciance bienheureuse.

Mais quelque chose surplombe Perdido, ses habitants et ses rivières.

Le temps des prophéties est enfin venu.
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Critiques, Analyses et Avis (425) Voir plus Ajouter une critique
4,13

sur 3417 notes
« Je pense que c'est une erreur d'essayer d'écrire pour la postérité. J'écris pour que des gens puissent lire mes livres avec plaisir, qu'ils aient envie d'attraper un de mes romans et qu'ils passent un bon moment sans avoir à lutter. » Michael McDowell

Oui, oui et oui ! Après avoir lu les six tomes de Blackwater, l'heure du bilan a sonné. Et s'il y a un seul mot pour désigner cette lecture au long cours, feuilletonnée d'avril à juin, c'est PLAISIR !

Michael McDowell a un talent fou pour faire traverser le temps à la famille Caskey, les faisant évoluer avec une aisance narrative remarquable de 1919 à 1969 : un demi-siècle de querelles de pouvoir, d'alliances, d'amour, de mariages, de naissances et de morts plus ou plus naturelles, avec en toile de fond la Grande dépression des années 1930 ou la Seconde guerre mondiale.

Pas facile de conclure une saga aussi prenante. J'ai particulièrement aimé ce dernier opus. Déjà parce qu'il laisse une laisse au lecteur sa part d'imagination en ne révélant pas tous les secrets des origines d'Elinor. Certains lecteurs en seront sans doute frustrés. Pour ma part, j'estime avoir eu la dose de révélations suffisantes pour comprendre la nature d'Elinor et lever le voile sur certaines de ses motivations.

Ce sixième tome offre un pertinent recul sur l'ensemble. La maestria de la construction apparaît plus que jamais. du premier tome où tout commence avec un déluge et l'apparition de la mystérieuse Elinor, au dernier sous une pluie non stop, le climax aquatique aura baigné le récit avec la rivière Perdido en majesté. Troublant le réalisme de surface qui en devient inquiétant, le recours au fantastique / horrifique est remarquablement dosé, jamais gratuit, toujours dans l'accompagnement des bouleversements émotionnels de la famille Caskey. Quant aux fantômes du passé, ils reviennent littéralement hanter et assiéger ceux qui restent ; leurs incursions dans le monde des vivants sont très réussis.

Et derrière le pur divertissement, se cache un récit plus profond qu'il le laisse paraître de prime abord, surtout si on songe qu'il a été publié initialement aux Etats-Unis en 1983. D' abord, il y a la vision de la famille, ici les Caskey, étonnante dans sa plasticité, les enfants étant rarement élevés par les parents mais « donnés » à d'autres membres de la famille qui les modèlent ou leur offrent un autre voie de vie.

Mais ce que je retiens le plus, c'est un surprenant éco-féminisme mettant en symbiose la puissance des femmes avec la puissance de la nature. Personne ne peut les arrêter, aussi bien la rivière qui reprend ses droits que ces incroyables femmes Caskey qui assument leur choix et s'affranchissent des codes en imposant leur matriarcat, leur compétence professionnelle, leur charisme ou même leur homosexualité sans que les hommes de la famille ne refusent leur soumission ou n'en souffrent.

Bref, les 1500 pages de la série Blackwater se sont bues toute seules et lorsqu'on finit de poser les yeux sur la dernière phrase, et bien, c'est avec tristesse et en se disant qu'heureux sont les lecteurs vierges qui vont découvrir cette saga incroyablement prenante, addictive et animée d'un puissant souffle romanesque.

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Attention risque de spoil !!

Alors pour être tout à fait honnête je ne sors pas tout a fait satisfaite de ce dernier tome.

J'ai adoré la série, les 6 tomes se lisent tout seul. les 6 couvertures sont juste magiques. Je me suis dans l'ensemble régalée.
Mais j'avais besoin de réponses que je n'ai pas eu. Qu'était réellement cette créature ? pourquoi certains enfants sont humains. d'autres non ? Pourquoi les fantômes ? Pourquoi Elinor pouvait prévoir des choses etc... bref je n'ai pas eu de réponses.

Si cette série met en avant des femmes avec fort caractère, j'ai aussi pu constater que les hommes étaient passifs à l'excès. J'ai été dépitée de voir un mari veuf retrouver sa femme, présumée décédée, transformée en monstre et ne se poser, ni ne lui poser aucune question.
Cette passivité m'interroge, et je n'arrive pas à comprendre cette possibilité. Car pour moi, toute personne normalement constituée se doit de s'interroger sur les étrangetés qui se déroulent sous ses yeux.

Après j'ai aimé le côté fantastique, l'atmosphère dégagée par cette histoire, les personnages féminins très travaillés.
Après je ne doute pas une seconde que l'auteur a utilisé beaucoup d'images pour véhiculer des idées.. tel que le monstre n'est pas toujours celui auquel on croit, l'esclavagisme, la place des femmes au début du XXeme siècle, et ainsi de suite. Je ne vais pas tout détailler car je pense que cette série est beaucoup plus profonde que ce qu'elle laisse paraître.

Alors dommage que mon esprit sans doute trop cartésien n'est pas obtenu tout ce dont il avait besoin pour être pleinement satisfait.
Il fallait quand même aussi que je dise que je suis admirative de l'auteur parce qu'au final il nous raconte l'histoire d'une famille ou il ne se passe pas grand chose, des petits trucs par ci, par là quand même, mais Il arrive a tenir le lecteur en haleine jusqu'à bout. il maintient le suspens, la curiosité du lecteur sans pour autant y mettre beaucoup d'action.


Alors même si je n'ai pas eu un final en apothéose, j'ai quand même beaucoup apprécié cette série. Aucun regret bien au contraire . Je suis malgré tout passé a deux doigts du coup de coeur.
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Je referme le sixième et dernier tome de la saga Blackwater qui est venue illuminer mon printemps. Quel bonheur ce fut d'attendre, tous les quinze jours, la suite de cette saga à nulle autre pareille et c'est avec une vraie nostalgie que je termine ma lecture.

Je me souviendrai de cette attente presque enfantine du prochain tome, de ces poignées d'heures suffisantes pour engloutir le graal tant attendu et l'attente du prochain.
Pour parler grossièrement de l'intrigue, le lecteur suivra le clan Caskey durant plusieurs générations. Intrigues à gogo, mystères poisseux et odeurs de poiscailles sont au menu. Entre un Stephen King qui aurait bu la tasse et un David Lynch du peuple, l'auteur m'a emporté avec lui dans les profondeurs de ses rivières.

De livres en livres, de fil en anguilles, au gré des courants de ces eaux tumultueuses, je me suis passionné pour cette famille, pour cette communauté à nulle autre pareille.

Peu à peu, on plonge tête la première dans cette ambiance teintée de fantastique, de vengeance et de mystère. de tome en tome, on s'attache, on déteste, on s'étonne, on attend. A Perdido, les femmes mènent définitivement la danse et derrière une histoire follement romanesque, foncièrement populaire, Michael McDowell glisse brillamment ce en quoi il croit.

Coup de coeur pour ce roman dans sa belle intégralité, pas moins de 1500 pages, et ce jusqu'au final. Coup de coeur pour ces éditions sublimes. Coup de coeur pour ce concept du roman à épisodes, coup de maître marketing qui réunit tant de lecteurs aux profils différents.
Définitivement une lecture marquante de cette année 2022.

Que vais-je lire après ça …

Me voilà bel et bien le bec dans l'eau et comme au fond du seau …

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Une fin crépusculaire. le reflet, en plus sombre, des deux cents premières pages où l'étrangeté et le fantastique se mélangeaient à la flamboyance de la jeunesse, à l'amour, aux destins à construire.
Dans le dernier tome, la roue de la vie a fini de tourner pour nos héros. Épuisés par tant de drames, de combats et d'espoirs perdus, ils s'évanouissent à travers l'épais rideau de pluie qui soudainement tombe sur Perdido.
Un lent et étrange récit. On s'y s'ennuie parfois, on somnole presque, jusqu'à ce que le fantastique, l'innommable, surgissent comme un diable de sa boîte sur un détail anodin. Dès lors, je vous assure qu'on reprend vite ses esprits. On est secoué. du grand art.
Frances et Miriam, les filles d'Élinor, reprennent le flambeau. Chacune hérite de l'une des deux personnalités, si différentes, de leur mère.
Côté lumière, Miriam, la cheffe de famille, la redoutable femme d'affaire, la croqueuse de diamants… Côté sombre, Frances, son attirance pour les eaux boueuses de Perdido et son retour définitif à ses énigmatiques origines.
Zaddie et Billy, les deux derniers fidèles amis d'Élinore, clôturent cette histoire avec une immense fatigue et une grande tristesse.
Negrita et Lilah, les deux filles de Frances, commencent à montrer le bout de leur nez. Elles sont aussi dissemblables que peuvent l'être leur mère et Miriam. Avec ces deux personnages, Michael McDowell avait de la matière pour continuer la saga des Caskey. Il en a décidé autrement. À nous, ne serait-ce que pour lui rendre hommage, de poursuivre l'aventure, d'imaginer la suite…
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Voilà, c'est fini. Six tomes de Blackwater , lus, comme on avale des bonbons multicolores à la file, ( le format de 250 pages s'y prête et les couvertures sont de vraies gourmandises ), presque toutes mes soirées occupées.
Il est temps de faire le bilan.
Et la première chose qui me frappe (et me frustre !) , c'est que je vais rester avec mes questions.. L'auteur préférant botter en touche concernant le secret des créatures fantastiques. Comment vivent-elles ? Sont -elles nombreuses ? Comment Elinor a fait pour comprendre et maitriser son état , alors que d'après ce qu'on sait sa mère était humaine ? Pourquoi ce qu'à réussi , à faire Elinor, sa fille Frances est incapable de le faire (rester sur la terre )? Pourquoi, sa fille Nerita ne peut-elle pas rester sur terre ? Etc, Etc...


La famille Caskey est bizarre et ne tire pas les leçons des erreurs de leurs ainés. Les enfants sont des "objets" qu'on échange pour asseoir sa domination ou rompre sa solitude. et si les parents se plaignent aux oncles ou tantes ou grand-mère "kidnappeurs", , ils n'ont que ce qu'ils méritent. Tout ceci est très curieux

Chez les Caskey, l'argent coule désormais à flot, plus qu'ils n'en ont besoin, mais sont-ils plus heureux pour autant ?
Seuls deux rejetons Caskey ont choisi de tourner le dos à leur famille, et seul le garçon a une vie équilibrée en Allemagne, l'autre est sous l'eau, (heureuse, mais sous l'eau ) tourbillonante de la Blackwater. Pour les autres, ils ont dû tous s'adapter, à de nouvelles situations familiales.

Qu'est ce qui ressort de cette fin ? Qu'a voulu dire l'auteur ? Ayant lu ce qu'il essayait de faire passer comme message, on comprend que pour lui , toutes les familles sont immensément névrosées, cadre de souffrances, ou d'emprisonnement.
Et on comprend aussi qu'il a voulu parler de lui, faire avancer "sa" cause, ( homosexuel, il mourra du sida en 1999). Cette maladie ayant été "découverte" en 1981, (Blackwater paraitra en 1983) on peut penser que la façon dont les créatures font mourir , leurs victimes (toutes masculines) a à voir avec cette affreuse maladie...
Un oncle et trois des enfants Caskey sont homosexuels.
D'autres n'ont pas de sexualité. Les hommes sont complétement dominés par les femmes de la famille, deux ont oublié le sens même des mots "vie amoureuse"...
Alors, oui, l'argent coule à flot, l'amour un peu moins, mais il n'y a pas que l'eau qui tourbillonne dans ces pages, les névroses, les manipulations aussi.

Une série fascinante, qui ne ressemble à aucune autre et qui garde son côté mystèrieux, noir, vénéneux, hypnotique, tout du long.


Que me restera-t-il de cette série ? Une ambiance, des images. Des images très fortes, et une histoire qui ne ressemble à aucune autre que j'ai pu lire. Très originale.
Une saga familiale historique, le sud des USA, des superstitions, et deux ou trois créatures fantastiques. Une ambiance mystérieuse, très mystérieuse.
Et une fin qui rend hommage au début. La boucle est bouclée. L'eau se répand sur Perdido emportant avec elle, tous les secrets...
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Citations et extraits (78) Voir plus Ajouter une citation
Il pleut désormais, une pluie moins impressionnante par sa virulence que par son implacable constance, détrempant la cour de sable autour de la propriété des Caskey la matinée, l'après-midi, le soir et enfin, la nuit. Billy Bronze l'entend quand il se lève, puis tout au long de sa triste journée, et de sa triste nuit, sans jamais qu'elle réduise d'intensité, ou atteigne un pic qu'avec un peu d'optimisme on pourrait interpréter comme le cœur des ténèbres annonçant l'aurore. L'eau tombe du toit de tous les côtés, engorgeant les gouttières inadaptées à un tel volume, se déversant sur les marches du porche en un rideau assez épais pour briser un parapluie. Elle cascade sur les parterres de fleurs qui ceignent la maison, creusant de profondes rigoles, déterrant bulbes et racines. Elle fouette les vitres des fenêtres et leurs rebords, remplissant de centaines de milliers de minuscules gouttes le quadrillage des moustiquaires en train de rouiller.
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" Elinor ? ", répéta-t-il, non parce qu'il pensait que sa femme était rentrée, mais parce qu'il aurait voulu qu'elle soit à ses côtés. Il traversa le couloir, faisant courir sa main sur le papier peint frais pour se guider, et avança vers la chambre d'ami. Les chuchotements et bruits furtifs se turent, et il n'entendit rien d'autre que l'infatigable martèlement qui battait la maison.
" Qui est-ce, dit-il d'une voix forte ? Qui est là ?
Arrivé devant la porte de la chambre, il pressa l'oreille contre le battant. Une rafale souffla la pluie contre le vitrail au bout du couloir, avant de reprendre un battement régulier.
Oscar frappa.
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Pluie est le dernier volume de la série Blackwater. Il a été achevé d'imprimer le 3 août 2022 et porte le numéro 171068. Il mesure 108 sur 165 millimètres et compte 260 pages. C'est un vaisseau où cohabitent les vivants et les morts.
Les couvertures des six volumes de l'épique saga de la famille Caskey ont été dessinées par Pedro Oyarbide, sous la direction de Monsieur Toussaint Louverture, dans l'idée de leur donner un aspect qui, tout en s'inscrivant dans le temps, parviendrait à lui échapper. Chacune de ces couvertures a été patiemment manufacturée par Print System à Bègles, en Gironde, sous l'égide de Mélanie Franca et de Jean-Pierre Champmont.
Ce travail collectif, artisanal et un peu fantasmatique a été effectué sur un papier Pop'Set Galet de 240g/m2.
Les couvertures ont d'abord été passées sous les encres d'une presse Offset avant d'être dorées à chaud à deux reprises ( d'un colorit noir pigmenté suivi d'une dorure champagne ), puis enfin embossées. Tout ceci pour que leurs formes et leurs ombres captent la lumière et marquent les esprits.
L'impression des blocs intérieurs et la reliure ont été assurées par l'imprimerie CPI Firmin-Didot à Mesnil-sur-L'Estrée, dans l'Eure. La police utilisée est du sablon créée par Jan Tschichold.
Ce projet éditorial a été rêvé et réalisé par Monsieur Toussaint Louverture, épaulé de son diffuseur & distributeur Harmonia Mundi Livre, de Nadia Ahmane, du bureau Virginie Migeotte et de Sylvie Chabroux.
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De la même façon, elle ne pouvait se résoudre à l'idée que celui-ci aime pour de bon sa future épouse. Et pourtant … c'était peut-être le cas. Peut-être même que Miriam l'aimait aussi. Queenie soupirait. Tout ça la dépassait, il était beaucoup plus simple de se soucier que les serviettes de table soient prêtes à temps. (p.41)
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Sister était alitée depuis tant d'années que la maison entière était imprégnée de son odeur et de celle de son infirmité : une nuance doucereuse, pâle et poudrée de lavande qui rappelait les herbes dont les Egyptiens se servaient pour remplir les cavités des cadavres éviscérés.
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