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EAN : 9782253938842
384 pages
Le Livre de Poche (01/03/2023)
3.51/5   66 notes
Résumé :

Il y a Gabriel, un opérateur de cinéma qui a parcouru le vingtième siècle l’œil rivé derrière sa caméra : de l’enterrement de Sarah Bernhardt au tournage du Mépris, du défilé de la paix de 1919 au 11 septembre 2001, il aura été le témoin muet d’un monde chaotique, et de certains de ses vertiges. Il y a Adrien, son petit-fils, qui est journaliste spécialisé dans les choses numériques qui envahissent désormais nos vies. Et il y a le roman qu’Adrien a décidé d’... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Les explorateurs 2021 Lecteurs.com- Rentrée littéraire 2021

Plus qu'un simple chiffre, le vingt-quatre est un nombre aux nombreuses correspondances.
Il est employé pour évoquer le nombre d'heures d'une journée, le nombre de cycles dans l'année solaire chinoise ou encore pour évoquer le nombre de carats d'or pur.
Dans l'ouvrage 24 fois la vérité, le chiffre vingt-quatre fait référence au nombre d'images par secondes projetées au cinéma depuis 1926 abandonnant les seize images par secondes utilisées autrefois pour la projection de films muets. Même si le nombre d'images à évolué passant de vingt-quatre à vingt-cinq par seconde avec l'essor du numérique, ce nombre est resté inchangé depuis bientôt un siècle dans nos salles de cinéma.

Après plusieurs années en tant que pigiste à écrire des papiers sur des produits i-tech dans divers quotidiens ou magazines, Adrien décide de sauter le pas : il va se lancer dans l'écriture de son premier roman. le sujet est déjà tout trouvé : rendre hommage à Gabriel, son grand-père centenaire décédé depuis peu qui a travaillé dans le milieu du cinéma tout au long de sa vie.
Depuis son clavier d'ordinateur, Adrien va faire reprendre vie à Gabriel au travers de vingt-quatre chapitres tels un clin d'oeil au septième art.
Né en 1908 et petit dernier d'une famille, Gabriel est un enfant heureux qui adore partager des moments de complicité avec sa grande soeur Hélène. A cinq ans, c'est avec elle qu'il va vivre sa première expérience cinématographique grâce à l'achat par leur père de l'une des premières caméras familiales, la Pathé-kok. Ce moment magique suivi d'un événement tragique vont marquer à jamais le jeune garçon. Malgré cela, une passion est née. S'intéressant de plus aux avancées cinématographiques et à l'évolution des projecteurs développés par les géants de cette industrie, c'est tout naturellement que Gabriel intégre Pathé pour devenir opérateur. Caméra sur l'épaule, Gabriel va au cours de plusieurs décennies être aux premières loges pour filmer les grands moments de l'Histoire qui resteront fixés sur des kilomètres de pellicules en plus d'être gravés dans la mémoire collective... Par cet hommage, Adrien décide enfin de mettre en lumière cet homme de l'ombre pour notre plus grand plaisir...

C'est avec le sourire aux lèvres que je termine cet ouvrage. Gabriel, ce personnage aux milles vies qui a réussi à capturer à travers son objectif a aussi réussi à capter mon attention tout au long de son histoire.
La lecture des vingt-quatre chapitres consacrés à Gabriel a été pour moi un vrai coup de coeur. Ces vingt-quatre "vérités" m'ont permis de balayer de manière très originale le XXème siècle et d'en apprendre plus sur l'évolution et l'essor de l'industrie cinématographique française. Raphaël MELTZ a réussi l'exploit de rendre l'histoire de Gabriel vivante et très réaliste. En parallèle de ma lecture, j'ai fait de nombreuses recherches pour creuser certains points et il s'est révélé que toutes les anecdotes historiques sont véridiques. Si le personnage d'Adrien avait porté le nom de l'auteur, j'aurais vraiment cru à une biographie et non pas à une fiction. Même si ce roman a pour fil conducteur constant celui du cinéma, je n'ai pas réussi à accrocher aux chapitres consacrés à Adrien. Il m'est arrivé parfois de sauter lors de ma lecture certains paragraphes. Néanmoins, ces parties numérotées par des lettres de l'alphabet sont de bonnes transitions et offrent un point de vue différent sur les théories cinématographiques existantes.

En refermant cet ouvrage la locution latine " Verba volant, scripta manent", "les paroles s'envolent, les écrits restent" m'est tout de suite venue en tête. Ce livre très accessible rappelle à quel point se souvenir est important et que conserver une trace à travers un texte, une image ou une photographie rend la transmission de ces souvenirs possibles...

#item 37
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Godart disait "le cinéma c'est 24 fois la vérité par seconde ...
Gabriel, jeune ingénieur pour qui l'informatique , les réseaux sociaux n'ont plus de secrets se penche sur la vie et le travail de son grand-père Gabriel, opérateur chez Pathé qui a commencé sa carrière en 1920, et est maintenant centenaire.
En 24 chapitres dédoublés , Gabriel raconte les évènements du siècle filmés par son grand-père, les débuts balbutiants du cinéma, les caméras tremblotantes, et comme en miroir ce qu'il vit et ressent en ce début de siècle : technologie avancée certes , mais pauvreté d'expression de plus en plus visible.
Beaucoup de pudeur dans cette écriture, l'absence, la filiation, l'héritage familial, des mots justes pour écrire l'intime. Beaucoup d'explications techniques sur l'avancée du matériel du matériel cinématographique; Elles ne m'ont pas gênée dans ma lecture.
Les excellentes Edts Tripode nous indiquent qu'il s'agit d'une fiction... Certainement .
Pour moi c'est un coup de coeur. Sortie le 26 aout
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Une amie libraire m'a offert ce livre alors que je vivais des moments difficiles. "Je pense que cela peut te plaire". Un geste spontané, lors d'une visite à Point-Virgule.
Bien vu !
Le cinéma, c'est le grand-père, Gabriel, jadis. le numérique, c'est Adrien aujourd'hui (même prénom que mon aïeul). L'homme à la caméra livre peu de lui-même au contraire de son petit-fils, égaré dans une société qu'il prise moyennement.
L'écriture alerte décrit en alternance une époque révolue et le questionnement d'Adrien sur la vie, plongé dans le passé de Gabriel, décidé à immortaliser son grand-père dans un livre- hommage. Les phrases coulent à flot continu, sur un rythme allègre, parcourues du souffle de narrer avec émotion, tendresse et justesse en ce qui concerne les évolutions de la caméra et du digital. Les pages déroulent le siècle à la troisième personne, au nom du grand-père et expriment en "je" les doutes et les indignations du petit-fils. La ponctuation excentrique d'Adrien don ne un sel savoureux à sa chronique.
L'auteur maîtrise parfaitement ses sujets, sans avoir l'air d'y toucher, entraînant le lecteur à sa suite enjouée. Il nous donne un regard pétillant (et érudit) sur le siècle à travers deux personnages auxquels on s'attache petit à petit, d'année en année, selon une chronologie affective.
Merci Anouk.
Merci à tous les vrais libraires qui nous ouvrent encore et encore de nouvelles perspectives.




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Lu dans le cadre des "Explorateurs de la rentrée littéraire 2021" de lecteurs.com.

Adrien, qui est toujours à la recherche de piges pour proposer ses articles aux journaux, rêve d'écrire un roman. Pourquoi pas sur son papy ? Gabriel P, qui a vécu dès son enfance en présence d'une caméra et qui a suivi son siècle à travers un objectif. Il a filmé en tant qu'opérateur chez Pathé Actualités les évènements marquants entre 1928 et 1971, pour que les spectateurs puissent les visualiser dans les salles obscures, avec une seule interruption lors la deuxième guerre mondiale durant laquelle il a intégré les services cinématographiques militaires américains, ce qui lui a fait découvrir l'horreur à Dachau.

Des chapitres dédoublés alternent la voix du petit-fils qui nous parle de l'époque actuelle faite d'avancées technologiques - invasion du numérique, des téléphones portables, des réseaux sociaux, de l'intelligence artificielle -, et une évocation de la vie de son grand-père que j'ai supposé être extraite des pages du roman d'Adrien. La construction, qui met en parallèle la lente évolution de la captation d'images depuis ses balbutiements jusqu'à l'apparition de la vidéo, et la frénésie d'aujourd'hui autour du tout numérique, est plutôt bien vue. J'ai également trouvé intéressant le décalage entre le discours souvent désabusé du journaliste sur son travail et la passion du cinéaste pour son métier.

J'ai pris plaisir à lire les passages très linéaires qui concernent Gabriel. Chaque chapitre fait référence à une année importante pour lui, de façon personnelle ou professionnelle - souvent les deux à la fois -, depuis 1913 et ce qui fut le grand drame de sa vie : la mort d'Hélène, sa soeur aînée, dont il a ressenti l'absence toute sa vie.
J'avoue en avoir pris beaucoup moins avec ceux plus fouillis dans lesquels Adrien se dévoile. J'ai eu du mal avec sa façon de raconter que j'ai trouvée peu agréable, en partie en raison du choix, certainement justifié mais qui m'a dérangé, de nommer des marques ou des sociétés par une simple lettre. Les évocations s'empilent sans transition évidente pour moi, et les digressions sur la recherche d'une datation de la mort du cinéma, issues de discussions avec son ami Antonio, m'ont quelque peu ennuyé. ( Conversations dans lesquelles le nom de Jean-Luc Godard revient à plusieurs reprises, ce qui n'est que justice puisque Raphaël Meltz lui a emprunté le titre de son roman ).

J'ai beaucoup aimé les ultimes chapitres pour l'émotion qu'ils transmettent.
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Adrien prend la parole dans ce roman, pour nous parler de Gabriel son grand-père. Une naissance en 1908, une vie d'images, de cinéma, de photographie. C'est à travers ses objectifs et son oeil que tout un siècle défile. Une vie bercée également par un souvenir, un parfum une présence, une ombre jamais oubliée . Hélène, une soeur morte à 11 ans.

Au début du 20ème siècle, Gabriel ne peut pas imaginer que 100 ans plus tard dans la rue tout le monde aura une caméra dans la poche ou à la main. Tout le monde se fera filmer sans jamais s'étonner, sans s'inquiéter ni se rebeller. Tout le monde le fera et tout le monde sera une image animée. En 1923 c'est autre chose : poser une caméra même petite sur un pied ou juste la prendre en main et se mettre dans la rue pour filmer c'est forcément attirer les regards curieux des passants.

Filmer devient son travail, sa vie. La patience, le temps, la rareté des images que prend Gabriel contrastent avec l'instantanéité dans laquelle vit Adrien. Un monde numérique dans lesquelles les sociétés comme S. F. A. Ou G. dominent et envahissent nos vies. Des vies où Facebook live et Netflix ont tué le cinéma.

Quel beau texte pour parler de chose si intimes et d'autres si universelles. Avec l'histoire de Gabriel, c'est une histoire très personnelle que nous livre l'auteur. Une histoire de famille, de générations, de silence et de sentiments. Puis à travers la caméra de Gabriel, c'est l'histoire des Hommes qui nous est racontée. Une histoire sociale, politique. Les grand événements du 20ème siècle prennent place sous ses objectifs, on y croise certains personnages du monde. Un roman hommage tout en étant roman témoignage.

La photographie c'est la vérité, le cinéma c'est 24 fois la vérité par seconde.

Je suis entrée doucement dans l'histoire. Je me suis attachée à ces deux êtres, ce petit fils et ce grand-père. J'ai été bouleversée par les derniers chapitres. La petite fille de la couverture m'intriguait beaucoup déjà, et après avoir lu ce roman, l'intensité de son regard est davantage prégnant.
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critiques presse (2)
LeMonde
13 octobre 2021
D’un grand-père à son petit-fils, l’écrivain raconte un siècle de démultiplication des images filmées. Un roman stimulant.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
06 juillet 2021
24 fois la vérité, de Raphaël Meltz, raconte avec sensibilité et une intelligence remarquable la vie de deux hommes, traversés par le XXème siècle et ses questionnements.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Le couloir : un long, interminable couloir, avec du parquet au sol, et en haut de grandes lucarnes horizontales qui éclairent, le couloir est situé côté nord et distribue les pièces du rez-de-chaussée, c'est un L, un L dont la grande barre est beaucoup plus longue que la petite, et cet angle entre les deux parties si inégales les enfants l'adorent, parfois le soir quand il fait encore jour, à partir du mois de mai, Adrien les retrouve tous les deux en train de lire, sur les coussins, installés à l'angle du couloir, il râle toujours un peu, ils ont leurs chambres à l'étage, ou un coin avec un divan dans le salon, pourquoi s'installer là, mais les enfants sont comme ça : quand ils s'approprient un lieu, il devient sacré. Un coin pour les enfants. Un lieu magique.
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Gabriel n'a pas pris le temps de tellement s'inquiéter de la guerre possible, de la guerre probable, de la guerre inévitable - finalement évitée par cet accord de dernière minute. Gabriel s'inquiète seulement de filmer vite, et bien. Son métier tellement collé à l'actualité l'éloigne pourtant des questions qu'elle lui pose. Du moment qu'il a du travail.
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J'ai toujours compris ainsi la fascination des Parisiens pour Barcelone : c'est la même ville, avec la mer et du soleil en plus.
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"Est-il possible de parler de joie ? Gabriel aura toujours cette gravité que d’autres ne comprendront pas vraiment, sauf ceux qui ont partagé ça, une perte trop injuste, trop inattendue, trop absurde, toute perte est absurde mais certaines plus que d’autres — les autres quand ils riront avec Gabriel, quand ils riront énormément et le verront rire, ce qu’on appelle un fou rire, s’ils ont un peu de finesse ils verront au fond de son œil à lui, tout au fond mais ça se voit quand même si on veut voir, verront toujours cette froideur, cette distance au moment, à l’éclat de rire, à la fiesta, à l’ivresse, à la danse, à l’orgasme — il y aura toujours, en mémoire dans une pièce de son esprit, de son corps, il y aura toujours quelque chose qui ne sera pas entièrement relâché, abandonné, une forme de qui-vive, mais pas pour l’avenir, pas une inquiétude, un qui-vive au sens de la dualité entre une âme qui vive et une âme morte. Le poids de son âme morte sur ses épaules vivantes à lui."
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Misère du présent, qui détourne les yeux du futur et regarde le passé avec condescendance, se croyant éternel. Mais non. Le présent n'est pas éternel (il vient de mourir).
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