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Delphine Valentin (Traducteur)
EAN : 9782246834250
208 pages
Grasset (10/04/2024)
4.32/5   11 notes
Résumé :
« Il n’y a pas de secrets dans cette famille ! »
Sans tenir compte de l’avis de sa femme, un homme intransigeant élève leurs quatre enfants avec des valeurs laïques, en érigeant Gandhi comme modèle de rigueur morale. Malgré son apparence progressiste, cette famille de la classe moyenne n’est pourtant qu’un monde clos traversé de fissures.

Pour survivre aux humiliations, Martina, Damián, Rosa et Aquilino sont obligés de se soumettre aux rè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce roman ne m'a pas laissée indifférente. J'y ai pensé quelques jours après la fin de ma lecture en cherchant à comprendre la fin. En trouvant un sens à cette fin, j'ai trouvé ce roman vraiment bien fait. C'est assez subtil et c'est bien là l'originalité de ce roman. C'est un roman qui prend son temps pour se livrer. C'est un vrai coup de coeur.

Evidemment, je ne parlerai donc pas de la fin du roman. Ce qu'il faut savoir, c'est que la famille en question est composée de 3 enfants, le père, la mère et leur nièce, Martina, qu'ils vont considérer comme leur propre fille. Et c'est à travers les yeux de Martina qu'on va découvrir cette famille qui est très toxique : instauration de règles très strictes, condescendance du père envers ses enfants, ambiance très sombre et très gênante, remarques passives agressives, frustration permanente, … Martina va vite mal vivre ces règles et va se sentir rapidement seule face à ses cousins qui semblent a priori s'accommoder de la situation. En réalité, il en va tout autrement.

L'autrice nous raconte l'histoire de cette famille sur 2 temporalités : l'époque de l'enfance et celle des enfants devenus adultes. Chaque enfant a vécu différemment l'emprise du père, insidieuse, difficile à expliquer en quelques mots et tout cela va avoir des conséquences sur leur vie d'adulte.

J'ai lu récemment un autre roman sur une famille toxique. Ce roman ci est particulièrement bien fait dans le sens où ce qu'il se passe au sein de cette famille est difficilement explicable. L'entourage des enfants ne peut pas ou ne veut pas l'entendre et peut difficilement réaliser ce qu'endurent ces enfants, d'autant plus que le père est très poli envers son voisinage.

Un roman qui donne à réfléchir même après la fin du roman, c'est pour moi un gage de bonne lecture. Je recommande cette lecture.

Je remercie les éditions Grasset pour cette lecture.
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Quand Damián épouse Laura, il lui fait part du souhait de fonder une famille, ce qui signifie, pour lui, réaliser un « Projet » visant le progrès social.
Après quelques réticences, Laura se soumet à la volonté de son mari et s'éloigne peu à peu de sa propre famille.

Ils donnent naissance à trois enfants: Damián (comme son père), Rosa et Aquilino et adoptent leur nièce Martina.

Mais ce projet aux airs bienveillants dont les fondations reposent uniquement sur une discipline paternelle mêlée de rigidité et d'idéaux inspirés par sa propre éducation et par Gandhi dont les portraits ornent les murs de la maison, ne laisse aucune place à l'intimité ni à la liberté.

C'est un roman oppressant que nous livre Sara Mesa dans un récit fragmenté qui expose tour à tour les impressions et sentiments de chaque protagoniste enfermé dans ses réserves. Car cette famille, modèle en apparence, ne fait que développer un profond sentiment de solitude et d'angoisse chez ses enfants et les isoler du monde extérieur, ce qui ne sera pas sans conséquences sur leur avenir.

C'est le côté peu engageant de la famille qui est exploré ici dans une narration subtile qui retransmet parfaitement l'atmosphère malsaine et étouffante qui règne dans l'espace clos de cette maison d'ailleurs introduite par un merveilleux prologue onirique qui donne immédiatement le ton au récit.

Un roman d'une grande finesse psychologique.
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La famille de Sara Mesa est un roman choral ,c'est une lecture que j'ai apprécié. Sara Mesa a écrit le livre pendant le confinement et d'après elle, ce serait son livre le plus solide, le plus dense. Elle s'identifie avec tous les enfants qui apparaissent dans le récit.

La protagoniste du roman est la famille ou la solitude de cette famille plutôt toxique.

Dans la version espagnole il y a une maison en bois sur la couverture qui semble flotter dans l'espace, elle symbolise la dérive d'un bateau, qu'il faut extrapoler à la famille.

Car c'est une famille toxique comme tant d'autres : le père Damian et la mère Laura ont voulu avoir des enfants dans le cadre d'un véritable « projet ». Ils auront 3 enfants : Damian l'aîné, un personnage flou et couard, ensuite Rosa la rebelle et le dernier, Aquilino le plus jeune qui déteste son prénom (et il a raison !), c'est le plus vif et futé des trois. Aussi ils ont adopté Martina, une nièce orpheline qui viendra les rejoindre déjà assez âgée, elle pourra échapper en quelque sorte à un funeste destin.

Le lecteur pourra les suivre par décades et aura un aperçu sur leur développement émotionnel. Les chapitres s'intercalent comme un puzzle et c'est bien réussi.

Cette famille est toxique car le père est psycho-rigide et il va imposer à la maison des normes strictes et totalement injustes. La mère est devenue l'esclave psychologique de son mari.
Mais ce père a deux facettes car les enfants l'ont surpris plusieurs fois en train de pleurer en cachette, puis se recomposer un visage et reprendre ses obsessions.

L'analyse de Sara Mesa n'est pas tendre, au contraire, elle nous la montre dans un antre où l'on apprend à dissimuler, mentir, à garder des secrets, des chantages, de la honte, des silences…
C'est un livre qui se lit facilement mais il entraîne le lecteur à des profondeurs malignes et à des questionnements.

Comment ne pas évoquer la phrase célèbre de Gide « Familles, je vous hais » o celle de Tolstoi dans Anna Karenine « Toutes les familles heureuses se ressemblent, les familles malheureuses le sont chacune à sa manière ».
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Sur le papier, Damián et Laura élèvent leurs quatre enfants dans un environnement aimant et bienveillant. Forts de leurs valeurs progressistes, ils ont à coeur de partager des moments familiaux en toute simplicité. En apparence. Parce qu'une fois la porte poussée, c'est un patriarche despote et avide de contrôle qui règne en maître sur son petit monde, que l'on retrouve. Sous couvert d'ouverture sur l'autre et de libertés individuelles conservées, Damián verrouille et annihile chaque volonté d'émancipation et de tentative de jardins secrets. Sans élever la voix, il humilie et méprise sans merci chaque membre de la famille.

Roman à tiroir, en accordéon, dans lequel on plonge au sein de cette famille brisée; roman familial qui analyse au couteau les fêlures et ses conséquences liées à une enfance sous le joug d'un père castrateur, il n'y a pas de doute, Sara Mesa sait mettre ses lecteurs mal à l'aise tout en dévoilant l'intime, sans concession mais toujours avec un voile opacifiant qui ne dit pas tout. On s'interroge, on suppute, on imagine … et ce, jusqu'à la fin. Ne cherchez pas dans ce roman un quelconque dénouement qui pourrait répondre à toutes les questions que vous pourriez vous poser, là n'est pas la volonté de l'autrice. Elle défonce des portes, les laissant grandes ouvertes, à tout jamais.

Après ma découverte de Sara Mesa en 2022 avec le merveilleux "Un amour", j'attendais son nouveau roman avec grande impatience et ne suis pas déçue, loin de là. Spécialiste du malaise et de la suggestion, l'écrivaine espagnole confirme, avec ce quatrième roman, son talent hors pair pour cisailler et décortiquer les relations humaines.

Alors, peut-on échapper à sa famille ? Rien n'est moins sûr. En tous cas, le linge sale se lave en famille, ça c'est certain.
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Un titre générique pour un roman unique.


"LA FAMILLE" se lit comme un album de souvenirs, celui d'une famille de trois enfants completée d'une fille adoptive dont l'arrivée ouvre le bal des faux semblants et des mensonges, des hontes et des oublies de soi.

Un père omniprésent, une mère dépassée, et une fratrie noyée dans un système familiale autocentré.

Un tableau que l'auteur SARA MESA dessine avec une extrême finesse. 

Elle nous emmène sur un fil d'emotions toujours en équilibre, sans jamais tomber dans la lourdeur la tristesse ou le pathos. Une retenue qui illumine tous les membres de cette famille disfonctionnelle.  

Au final un bonheur absolu de lecture.

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critiques presse (2)
LaLibreBelgique
27 mai 2024
Le milieu dans lequel on grandit façonne-t-il l’adulte que l’on deviendra ?
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
OuestFrance
16 avril 2024
La jeune prodige des lettres espagnoles façonne un récit saisissant sur la construction de l’identité. À lire absolument.
Lire la critique sur le site : OuestFrance

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