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Citations sur Les Effacées (60)

Lucia sentit la tension dans sa nuque, tel un petit foyer de chaleur, une noix ardente.
— Allons-y, dit-elle en se mettant en marche.
— Il n’est pas ici, dit Arias. Il est parti depuis longtemps.
Elle baissa le regard vers ses bottines. Sales. Pleines de sable. Elle eut envie de les secouer.
— Ma lieutenante…, murmura Arias à côté d’elle.
Elle leva les yeux.
La haute silhouette.
Corps gigantesque, large dos, tête minuscule posée sur d’immenses épaules, bras trop longs : elle s’éloignait tranquillement dans la brume. À environ trente mètres. Vêtue d’un très grand coupe-vent vert, capuche rabattue, taille 4XL ou 5XL.
— Putain, souffla Arias dans un murmure, et elle entendit que sa respiration était plus heurtée tout à coup.
De sa main droite, Lucia chercha l’arme sur ses reins, sous le cuir de la veste. Ses doigts se refermèrent sur la crosse. Arias portait son HK USP Compact sur la hanche. L’instant suivant, ils tenaient tous les deux leurs armes à deux mains, bras levés. Ils pressèrent le pas – mais sans courir.
— Hé ! Vous ! lança-t-elle quand ils furent à moins de dix mètres derrière lui. Arrêtez-vous !
La haute silhouette ne se retourna pas, ne s’arrêta pas non plus, continua de leur présenter son dos immense.
— Stop ! Ne bougez plus !
Il obtempéra. Pendant une demi-seconde. La seconde d’après, il s’était éclipsé dans une rue sur sa droite, avec une vivacité sidérante compte tenu de sa masse.
Où es-tu ? Que fais-tu en ce moment ? Es-tu déjà en chasse de la prochaine ?
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Elle redoutait d’apprendre une nouvelle disparition. Une nouvelle proie enlevée sur le chemin du travail : une ouvrière, une employée des conserveries, une parmi ces millions de femmes de l’ombre, ces millions d’âmes anonymes qui se levaient tôt le matin pour faire tourner le pays pendant que d’autres restaient bien au chaud dans leur lit.
Assise à l’arrière de l’hélico, elle sentit les braises de la colère rougeoyer au creux de son ventre. Elle les sentait de plus en plus souvent ces temps-ci.
Car, avant Vera Sáez Louro, il y avait eu Paz Ruíz Barranco, vingt-huit ans, et Andrea del Árbol Castro, trente-trois ans. Toutes deux enlevées tôt le matin alors qu’elles partaient au travail (Andrea trimait dans une conserverie de La Corogne, Paz était femme de ménage). À chaque fois, on avait retrouvé leur cadavre quelques jours après leur disparition. Le premier au fond d’une barque abandonnée dans une crique au nord d’O Pindo, non loin d’une usine désaffectée où on découpait et préparait jadis les baleines.
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Son humeur aussi sombre que la météo, Lucia Guerrero souleva un pan de sa veste en cuir, montra l’écusson accroché à sa ceinture. Le sergent Arias avait le sien pendu à son cou.
— On sait qui c’est ? demanda-t-elle.
— Vera Sáez Louro, née en 1994, nationalité espagnole. Elle avait ses papiers sur elle, mais pas son téléphone.
— Comme les autres.
L’OPJ de Pontevedra dévisagea Lucia. Il avait entendu parler d’elle. Le journal La Voz de Galicia avait annoncé l’envoi par Madrid d’une équipe de l’UCO – l’Unité centrale opérationnelle – et de sa « plus célèbre enquêtrice » à La Corogne après le deuxième meurtre. Pour aider à résoudre l’affaire que la presse nommait déjà « les séquestrées de Galice ». Des semaines qu’ils étaient sur le coup… Malgré cela, la disparition de Vera Sáez Louro avait été signalée cinq jours plus tôt, alors qu’elle avait quitté son domicile pour se rendre à son travail à Rianxo.
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Où es-tu ? Que fais-tu en ce moment ? Es-tu déjà en chasse de la prochaine ?
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— Hé ! Vous ! lança-t-elle quand ils furent à moins de dix mètres derrière lui. Arrêtez-vous !
La haute silhouette ne se retourna pas, ne s’arrêta pas non plus, continua de leur présenter son dos immense.
— Stop ! Ne bougez plus !
Il obtempéra. Pendant une demi-seconde. La seconde d’après, il s’était éclipsé dans une rue sur sa droite, avec une vivacité sidérante compte tenu de sa masse.
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De sa main droite, Lucia chercha l’arme sur ses reins, sous le cuir de la veste. Ses doigts se refermèrent sur la crosse. Arias portait son HK USP Compact sur la hanche. L’instant suivant, ils tenaient tous les deux leurs armes à deux mains, bras levés. Ils pressèrent le pas – mais sans courir.
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— Allons-y, dit-elle en se mettant en marche.
— Il n’est pas ici, dit Arias. Il est parti depuis longtemps.
Elle baissa le regard vers ses bottines. Sales. Pleines de sable. Elle eut envie de les secouer.
— Ma lieutenante…, murmura Arias à côté d’elle.
Elle leva les yeux.
La haute silhouette.
Corps gigantesque, large dos, tête minuscule posée sur d’immenses épaules, bras trop longs : elle s’éloignait tranquillement dans la brume. À environ trente mètres. Vêtue d’un très grand coupe-vent vert, capuche rabattue, taille 4XL ou 5XL.
— Putain, souffla Arias dans un murmure, et elle entendit que sa respiration était plus heurtée tout à coup.
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(...) avant Vera Sáez Louro, il y avait eu Paz Ruíz Barranco, vingt-huit ans, et Andrea del Árbol Castro, trente-trois ans. Toutes deux enlevées tôt le matin alors qu’elles partaient au travail (Andrea trimait dans une conserverie de La Corogne, Paz était femme de ménage). À chaque fois, on avait retrouvé leur cadavre quelques jours après leur disparition. Le premier au fond d’une barque abandonnée dans une crique au nord d’O Pindo, non loin d’une usine désaffectée où on découpait et préparait jadis les baleines.
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Assise à l’arrière de l’hélico, elle sentit les braises de la colère rougeoyer au creux de son ventre. Elle les sentait de plus en plus souvent ces temps-ci.
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Elle redoutait d’apprendre une nouvelle disparition. Une nouvelle proie enlevée sur le chemin du travail : une ouvrière, une employée des conserveries, une parmi ces millions de femmes de l’ombre, ces millions d’âmes anonymes qui se levaient tôt le matin pour faire tourner le pays pendant que d’autres restaient bien au chaud dans leur lit.
Assise à l’arrière de l’hélico, elle sentit les braises de la colère rougeoyer au creux de son ventre. Elle les sentait de plus en plus souvent ces temps-ci.
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