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4,13

sur 11196 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
George Orwell écrit son petit roman comme La Fontaine écrivait ses fables : les animaux y sont plus humains que nature et il n'est guère besoin d'une grande dose de perspicacité pour deviner qui se cache sous le nom de tel ou tel cochon, tel cheval ou tel âne.

Ce dont il est question, c'est évidemment de la Révolution russe de 1917 et de ses suites jusqu'en 1945, date à laquelle l'auteur rédige son livre. Vingt-huit ans se sont écoulés et l'on ne croit plus beaucoup aux lendemains qui chantent qu'avait pu laisser entrevoir cette révolution soi-disant pour le peuple.

Car toute révolution est belle sur le papier : les tyrans en poste s'en vont, le peuple, a priori, n'aura plus à courber l'échine sous le joug de quiconque, puisqu'il se gèrera à présent par lui-même. Mais c'est, bien entendu, sans compter sur tous les Napoléon de la Terre — les Staline en l'occurence — mais il suffit d'aller voir à Cuba ou dans n'importe quelle ancienne colonie africaine pour trouver l'équivalent local.

Il s'appellera Castro ou Boumédiène ou que sais-je encore mais à tous les coups, le peuple finira par être ployé à nouveau, par l'un des siens, c'est encore mieux, et par devenir presque nostalgique du tyran qu'il a chassé à grands coups de pompe dans le derrière. C'est comme ça, c'est humain, il faut croire.

Et ça agace ceux qui aimeraient tant voir le peuple s'émanciper vraiment, jouir vraiment de l'égalité devant la décision politique et ainsi, décider librement de son destin en tant que peuple. Mais non, c'est plus fort que lui, l'humain réclame des chefs, du pouvoir, et le pouvoir en retour engendre les privilèges ou le népotisme ou l'argent ou tout à la fois. Les réseaux se créent et le pauvre bougre de peuple l'a dans le baba, une fois encore, une fois toujours.

C'est un peu ça La Ferme des Animaux ; ce constat amer et désespérant que la lutte n'aboutit finalement jamais tellement à grand-chose, si ce n'est au pire que le déjà " pas bien ". Et c'est ce que semble nous dire ce vieux têtu d'âne qui ne croit plus en rien, qui n'est sans doute autre qu'Eric Blair lui-même, alias George Orwell, lequel a vu de ses yeux ce que ça donnait une guerre civile en Espagne. Moralité, 40 ans de Franco, bing ! mangez-vous ça pour le dessert !

Et quand enfin l'Espagne fut libérée du dictateur c'était pour tomber dans une autre forme de dictature, bien plus sournoise, bien plus subtile, bien mieux dissimulée : la dictature des banques, celle qu'on a tous, nous autres, qu'on n'a jamais voulue ni réclamée mais qu'on a tout de même sur le coin du nez ou, pour être définitivement plus précise, solidement accrochée à la carotide et pour longtemps. Vous savez, celle qui fait croître nos déficits publics en faisant croire via les médias (qui appartiennent aux banques, CQFD) que cela vient des gens, ces infects parasites, qui profitent du système, tandis qu'elles, les gentilles petites banques oeuvrent pour le bien public et la félicité universelle.

Bref, cruellement lucide, plus d'actualité que jamais. Un brin déprimant, je le concède, mais pas plus que l'humain lui-même, finalement. Du moins c'est mon fort modeste et fort contestable avis, celui qui n'engage absolument que moi — et encore — et qui, de toute façon, ne signifie vraiment pas grand-chose
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Un classique parmi les classiques qu'il me fallait lire un jour !
Une satire mordante au trait très appuyé qui va mettre en scène des animaux aux travers et qualités très humaines.
La révolution russe et le communisme revisités à l'échelle d'une ferme, tout y est ou presque et la caricature est tellement énorme que tout coule de source, le dévoiement d'un idéal au détriment de l'intérêt collectif, la manipulation des masses, le culte de la personnalité et j'en oublie, non il ne manque rien je pense.
Il y a même quelques bonnes trouvailles comme les sept règles qui évoluent de façon subtile et désopilante, enfin surtout pour le lecteur.
Je ne suis pas un expert en politique loin s'en faut le sujet ne me passionnant guère mais je suis certain que "La ferme des animaux" est un modèle de perspicacité dans le genre.
Avec près de 600 avis au compteur pour ce titre je vais m'arrêter là et me contenter de dire que cette lecture est essentielle puisqu'elle atteint son but, nous faire réfléchir et prendre conscience de façon certes légère mais pertinente que nous sommes toujours un peu le responsable de nos malheurs car qui ne dit mot consent.
Je ne peux m'empêcher de conclure par l'une de mes maximes préférées :
Une injustice faite à un seul est une menace faite à tous (attribuée à Montesquieu).
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Le génie de l'écrivain George Orwell est bien connu et indéniable dans cette fable satirique sur le communisme.
La langue est fluide. En apparence simple , elle commence avec légèreté et sur le rythme d'un conte de fée puis, à mesure que l' "Animalism" évolue pour devenir un système totalitaire, l'écriture se fait plus dense.
Ce récit est très narratif, avec un vocable riche, mais le peu de dialogue n'empêche pas d'apprécier sa lecture.
Le tour de force d'Orwell dans ce livre, c'est de faire comprendre que le communisme est une utopie - dont il se moque beaucoup d'ailleurs - et que le pouvoir d'un groupe sur un autre tue les bons sentiments et amène les dirigeants à se dire qu'ils sont plus égaux que les autres - l'actualité le prouve tous les jours ; pour ceux qui n'en serait pas convaincus, il suffit de méditer sur deux mots : immunité diplomatique.
De plus, toutes les composantes d'un système totalitaire apparaissent progressivement et clairement dans le récit : le culte du chef, la propagande, … Pour ceux qui n'ont pas compris leurs cours : lisez La Ferme des Animaux !

C'est la 3ème fois que je lisais ce livre, le plaisir de la lecture était toujours présent, et ce que j'en retiens cette fois, c'est la superbe démonstration que nous fait l'auteur pour nous dire que la connaissance est un pouvoir mais qu'il peut être utiliser pour manipuler les consciences si le peuple manque de vigilance.

(après cette 3ème lecture, il est peut-être temps, enfin, de lire le très célèbre 1984 ! )
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Si les tyrans portaient du rouge, ils se tacheraient moins ET surtout on les reconnaîtrait comme ça dès le début, avant qu'ils ne commencent leur oeuvre de désolation.
Voilà un peu résumé, cette histoire d'animaux qui pouvait ressembler au départ, et au premier degré, à une dénonciation de la condition animale dans les élevages (ici celui de Jones, un fermier alcoolique). Ce qui provoque une révolte de ceux-ci contre les hommes qui oublient un jour de les nourrir.

Et puis, assez rapidement on se rend compte que le message a une portée toute autre et qu'il s'agit bien d'une description très judicieuse de la montée d'un régime totalitaire.

Ce discours, présenté sous la forme d'une fable, touche son but: on est happé par cette histoire très simple mais riche en enseignements sur les moyens de propagande et la structure d'un régime totalitaire.
Vaches, chiens, poules, moutons... Gare à vous!
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Cela fait un bon moment que je voulais lire ce livre. J'avais déjà lu 1984 qui avait été un vrai coup de coeur et qui fait désormais parti de mes livres préférés de tous les temps. George Orwell réalise ici une satire de la société de son temps. Il faut rappeler que ce livre a été écrit en 1945 mais les thèmes restent d'actualité dans certains pays. La ferme des animaux est un livre très ludique et très abordable. L'histoire est particulièrement originale grâce à la métaphore animale qui nous lance dans une véritable réflexion. L'action se passe dans une exploitation agricole, Sage l'Ancien réalise un discours avant sa mort où il promet une vie meilleure pleine de libertés. On y voit l'image d'un socialisme prometteur. Napoléon qu'on peut apparenter à Staline fait disparaitre son acolyte de toujours : Boule de Neige. Il instaure alors un régime de terreur où les animaux doivent le servir corps et âme. Orwell nous offre une vision du totalitarisme très réaliste, certains passages sont même drôles. L'auteur dépeint avec justesse et simplicité les problèmes de son temps, les promesses non tenues et l'ivresse du pouvoir.
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Le cochon Sage l'Ancien l'avait prédit peu avant de mourir : un jour les animaux de la Ferme du Manoir se révolteraient, en chasseraient les propriétaires, les Jones, et s'organiseraient entre eux pour la faire fonctionner avec une meilleure qualité de vie pour tous.
La prédiction se réalisera quelques mois plus tard : conduits par trois cochons, Boule de Neige et Napoléon, les deux leaders, et Brille-Babil, leur porte-parole, les animaux se rebellent contre la violence de Mr. Jones et ses sbires, et les obligent à fuir.
La ferme est rebaptisée Ferme des animaux, et des principes de fonctionnement démocratiques sont établis et acceptés par tous (bien que pas toujours compris...). Mais bien vite les deux leaders s'octroient quelques privilèges que Brille-Babil se charge de justifier aux yeux des autres...

Avec beaucoup de finesse et un humour caustique (on est plus près de Guy Bedos que de Raymond Devos), George Orwell dénonce les ficelles du totalitarisme et les travers de l'homme (si l'on veut bien accepter que les cochons de la fable ne sont que notre caricature), qui ne serait pas naturellement bon et désintéressé...
Avec le recul du temps (le roman a été écrit en 1943), on ne peut manquer de faire le parallèle avec l'histoire de la Russie et du communisme : il y a le vieux sage (Marx ou Lénine ?), le conflit entre deux leaders (Staline et Trotski ?), la garde rapprochée, et privilégiée autour du leader (le parti ?), la méfiance envers un environnement présenté comme hostile, ce qui justifie toutes les dérives, la capacité à ré-écrire l'histoire, et même "les blancs" qui passent à l'ennemi...
C'est d'ailleurs la faiblesse de l'oeuvre : elle est datée ! Nul doute que, dans la première moitié des années 1940, la fable a pu, et du, surprendre, sous la plume d'un homme se revendiquant du socialisme. D'autant qu'à l'époque, l'URSS et les grands pays occidentaux étaient unis contre le nazisme. Aujourd'hui, sur le fond, la trame de l'oeuvre apparaît comme la chronique d'un échec annoncé, et aujourd'hui bien réel.
Restent la richesse de l'écriture de l'auteur, et, si l'on veut bien se projeter 80 ans en arrière, sa vision, pessimiste, de l'avenir...
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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A la ferme du Manoir, les animaux se rebellent : ils chassent John le propriétaire et décrètent que tous les animaux sont égaux et qu'ils dirigeront eux-mêmes le domaine. Petit à petit la communauté se hiérarchise et se dote de lois, et les cochons en profitent pour prendre le pouvoir...

La symbolique et la métaphore sont à peine voilées dans ce court roman. La critique du régime communiste est acerbe, d'autant plus qu'elle est racontée du point de vue des animaux/esclaves qui ne sont même pas conscients de leur situation de pantins. La fin est quant à elle très marquante, avec la transformation claire et finale des cochons en hommes, traduisant ainsi la perversion de la possession du pouvoir.
Bien que court, on peut parfois se lasser à la lecture car les évènements se répètent et se ressemblent. Mais à bien y réfléchir, Orwell offre à son récit une chronologie crédible, et rend parfaitement l'emprise psychologique que peut avoir un dictateur sur une population vulnérable et naïve.
Animal Farm est le genre de livre à lire au moins une fois dans sa vie. Sa version originale en anglais est tout à fait abordable pour des niveaux intermédiaires et se parcourt facilement.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Les animaux ne servent ici évidemment qu'à illustrer une démonstration sur les humains. Il s'agit de dénoncer le communisme. C'est la théorie clairement visée par la satire orwellienne, sanctionnée selon lui par l'aphorisme : « All animals are equal but some animals are more equal than others. ». le cheval Boxer incarne le modèle du stakhanoviste qui s'investit beaucoup dans le système, souvent par naïveté. Napoleon le dictateur (Staline ?) s'oppose à Snowball (Lénine ? Marx ?) dans une dystopie où tout part du rêve d'un vieux porc, Major (Karl Marx ?) qu'on essaye d'appliquer, assez mal.
À lire bien sûr !
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Excellent petit roman de George Orwell, qui permet notamment aux plus jeunes (dès 12 ans), de percevoir les mécanismes de la mise en place d'une dictature. La parodie tragicomique (beaucoup plus tragique et dramatique que comique) éclaire le fonctionnement de l'Union soviétique. Bien sûr, le parti-pris occidental est évident, mais tout de même, les faits essentiels sont là. Plusieurs niveaux de lecture sont possibles, chacun y verra ce qu'il souhaite y trouver. L'utilisation intelligente de la gente animale pour dénoncer les vices et faiblesses de l'espèce humaine fonctionne toujours, et avec grande efficacité. Elle permet de faire passer des messages plus en douceur, notamment aux plus jeunes. Cette lecture est un point de départ idéal pour aborder la question de la dictature, des droits de l'individu, du danger de la manipulation des foules par le mot, avec son adolescent.
Je recommande, et plus que jamais en ces temps où le principe démocratique l'état de droit est mis à mal de différentes façons (pas le haut et par le bas), dans tellement de pays sur notre pauvre et belle planète.
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Un conte qui est une satire de la politique on ne peut mieux illustrée par ces animaux qui décident d'acquérir leur indépendance et de se débarrasser du joug de l'homme.
Une révolution pour la liberté et l'égalité qui se transforme rapidement en dictature.
Une manière subtile de montrer comment la politique mène à la soif de pouvoir.
De cette société d'animaux se créant sur de bonnes bases égalitaires, tous les travers de la société des hommes apparaissent : les petits chefs, les avides de pouvoir, les manipulateurs, la masse bêlante…… Tous les mécanismes de la politique sont là.
Un grand coup de chapeau à ce court roman écrit avec précision et limpidité.
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