AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782260008712
274 pages
Julliard (12/09/1999)
3.12/5   45 notes
Résumé :
Toni n'était pas né pour grandir. Il était né pour l'enfance et les rêves. Il était né pour l'amour de Maï. Lorsque le petit Prince des marais emportait sa jolie cousine sur son chaland, le temps s'arrêtait...
Puis Maï avait grandi. Et Maï l'avait trahi... À dix-sept ans, sa vie est fichue. Il se demande comment il va s'occuper jusqu'à la fin du monde.
Solitaire, jaloux, écorché vif, Toni inspire la méfiance. À sa famille, à son seul ami, à Maï. La vie... >Voir plus
Que lire après Prends garde au loupVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Sous des allures de mélo Yann Queffelec brosse le tableau d'une obsession amoureuse, celle de Toni pour sa cousine Maï.
Toni vit avec Maï depuis son enfance puisque leurs parents partagent la grande demeure familiale. Elle a deux ans de moins que lui, il l'a bercé, langée, il se sont baignés tout nu ensemble et il a vu sa fente.
A douze ans Toni est profondément bouleversé et angoissé par le décès de sa grand mère, il doit lutter contre ses démons familiers. Souffrant de troubles affectifs entretenus par des parents toxiques il trouve refuge dans la pensée magique et se livre à de cruels rituels. Lors de ses terreurs nocturnes la présence de Maï avec qui il partage sa chambre, le rassure. Oui mais voilà, la gamine grandit et le temps béni du vert paradis des amours enfantines prend fin. Maï s'éloigne sensiblement de son cousin qui l'aime comme un fou et n'a qu'un désir, celui de l'épouser et d'avoir cette fente qui l'obnubile.
Les années ont passées, Toni a dix sept et ne parait pas avoir évolué, il est toujours enfermé dans son obsession. Maï " son jouet, son enfant " a non seulement pris de la distance mais elle lui ment, l'humilie et le torture. Toujours aussi passif, incapable de lui avouer simplement son amour Toni est au comble de la frustration. Il la harcèle, adopte une attitude servile essayant de ce faire apprécier par tous le moyens. Mais surtout il développe une jalousie féroce à l'encontre de son seul ami, Julius, qu'il soupçonne de vouloir séduire sa cousine. Il a l'impression d'avoir deux coeurs, un pour l'amour de MaÏ, l'autre pour la haine de Julius.
La lecture de ce roman n'a pas été des plus agréable, j'ai été tentée de l'abandonner à plusieurs reprises mais me suis forcée à le terminer. L'atmosphère y est glauque et malsaine comme celle du marais que Toni aime sillonner à bord de son chaland. Des vapeurs délétères y flottent , empoisonnant l'air et le lecteur par la même occasion... Quelques lignes très poétiques sur la nature embellissent quand même ce récit.
C'est un roman très sombre qui n'a manifestement pas été écrit pour "faire du bien".
Commenter  J’apprécie          120
Le vocabulaire est soutenu et riche. L'écriture est belle... mais par contre, le texte donne une impression de malaise. le lecteur est plongé dans un univers de folie, une ambiance malsaine teintée de violence. J'ai lutté pour terminer la lecture du roman, tant l'atmosphère est pesante et glauque, offrant un billet gratuit pour un voyage chez les fous... le narrateur, mais aussi ses parents, sa famille, oncle, tante, cousine, fréquentations... beaucoup trop de sordide...
Mon premier contact avec cet auteur, et un livre qui me laissera un mauvais souvenir malgré le talent de l'écrivain.
Commenter  J’apprécie          160

N°127
Septembre 1992



PRENDS GARDE AU LOUP – Yan Queffelec (Juillard).


Cela pourrait commencer comme d'habitude : L'histoire se passe aux Angéliques, une maison située quelque part dans le Marais des Sphaignes, c'est à dire exactement « entre Soubise et Niort, deux mille hectares de lagunes par 46°55' de latitude Nord et 2°51' de longitude Ouest » . C'est un pays indistinct et perdu, allez vous dire ! Oui, tout comme celui de l'enfance où s'ébattaient Tony et Maï, sa cousine.

Bien sûr, il est amoureux d'elle et son seul but en ce bas monde est de l'épouser… et tout de suite, malgré leur lien de parenté, malgré leur jeune âge… D'ailleurs, il pense même à demander une dispense au Pape ! Pour le reste, son esprit est hanté par les Smaloks, le refus du lycée et les marais qu'il fait visiter aux touristes sur son bateau baptisé « la souris des mers ». Il refait pour eux le monde à coup de mystères en compagnie de Maï, « sa fée ».

Leurs deux familles, bizarres chacune à leur manière, vivent dans cette maison au bord de l'eau jusqu'au jour où Mamina, la grand'mère, meure, faisant les parents de Toni ses seuls héritiers. Pour épater Maï, que ne ferait-il pas, lui, Toni, surtout qu'il a en face de lui Julius, un antillais aux yeux bleus un tantinet macho (et oui, déjà, malgré son âge), un copain, mais surtout un concurrent. Toni pense toujours la même chose à son sujet : « Il les a toutes eues… toutes il les a eues ou il les aura toutes . » Alors pourquoi pas Maï ?

Coincé entre un père pleutre et une mère abusive, Toni préfère la vie dans la nature, les marais. C'est son contre-poids à lui, avec Maï toujours dans sa tête. Les fantasmes du père et du fils à propos des femmes sont d'ailleurs assez semblables, mais cela ne les rapproche pas, au contraire. Ce père qui délaisse son épouse et préfère la solitude conjugale et domestique dans « l'octroi » pour des raison obscures qu'il lui expliquera « à sa majorité », tout en répétant inlassablement : « Ne t'ai-je pas dit que la mère est sacrée pour l'enfant, pour son fils ! »

A travers Maï, Toni fait l'apprentissage des femmes, un peu comme si, en même temps qu'elle grandissait, lui s'obstinait à s'accrocher à son enfance avec ses rêveries, ses fantasmes, ses phobies… Mais Maï grandit plus vite que lui et se débarrasse de sa mue d'enfant, jetant par-dessus les moulins les atermoiements puérils de son cousin. Bientôt elle mordra dans la vie, deviendra femme… sans lui !

Soudain Toni trouve la solution. « Partir… Partir maintenant… plus d'avenir, plus de métier, partir au hasard… le tour du monde à pied. », mais surtout partir dix ans pour que son absence à lui brise son orgueil à elle. Pourtant il reste, répondant à l'appel du marais qui le retient comme un aimant parce que c'est là son véritable miroir d'âme. Ce lieu lui ressemble tellement, avec ses zones d'ombre et de lumière, ses facettes de mystère et d'évidence. Face à cet univers d'exception, le bac n'a pas beaucoup d'importance et d'ailleurs Toni n'a qu'une idée en tête : « Il tuerait Julius, il épouserai Maï, il hurlerait sa vie comme un triomphe. »

Les interrogations de Toni à propos de Maï sont trop fortes et trop pesantes, comme sa solitude, son amour et son envie d'elle…inassouvis. Ses projets, sans cesse remis à plus tard, ses histoires de filles imaginaires qu'il raconte à un Julius aussi menteur que lui. Avec Maï il joue la comédie tout en gâchant maladroitement ses chances tant il lui est impossible de démêler le vrai du faux. A poursuivre ainsi des chimères, on devient vite un laissé-pour-compte, un raté. Toni le velléitaire, l'obsédé du corps de Maï, le mythomane voit ses rêves s'effondrer à cause de cette femme-enfant (ou de cette enfant-femme) mais c'est pour mieux voir renaître l'espoir d'une autre vie différente de celle de ses parents… Et le fainéant, le rêveur, part à l'aventure pour exorciser ses fantasmes et participe au percement d'un tunnel en montagne et dès lors ne demande au travail que « la pitance et l'épuisement quotidien. ».
On ne peut porter trop longtemps un tel fardeau et la mort et la folie sont là pour l'alléger, le supprimer !

Dans un style d'exception, à mi chemin entre l'argot et la prose poétique, l'auteur tient en haleine son lecteur, avec un texte fait d'espoirs fous, de fantasmes oniriques, de mots incantatoires, de réminiscences incessantes !

© Hervé GAUTIER.
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          40
Yann Queffelec nous raconte le grand amour, celui de Toni pour Maï sa cousine.
Elle a deux ans de moins que lui, il l'a bercé, langée, il se sont baignés nus ensemble et il a vu sa fente.
A douze ans Toni est profondément bouleversé et angoissé par le décès de sa grand mère, il doit lutter contre ses démons familiers. Souffrant de troubles affectifs entretenus par des parents toxiques il trouve refuge dans la pensée magique et se livre à de cruels rituels. Mais voilà, la gamine grandit et le temps béni du vert paradis des amours enfantins prend fin. Maï s'éloigne sensiblement de son cousin qui l'aime comme un fou et n'a qu'un désir, celui de l'épouser.
Les années défilent, Toni a dix sept et ne parait pas avoir évolué, il est toujours obsédé par Maï , par ses pieds nus, sa petite fente, son enfant qui non seulement pris de la distance mais elle lui ment, l'humilie . Bientôt il développe une jalousie féroce à l'encontre de son ami, Julius, qu'il soupçonne de vouloir séduire sa cousine.
La lecture de ce roman a été des plus agréable et je l'ai terminé. L'atmosphère y est souvent glauque et malsaine comme celle du marais que Toni aime sillonner à bord de son chaland. Des vapeurs délétères y flottent , empoisonnant l'air et le lecteur par la même occasion...
C'est un roman que je conseille à celui qui veut rêver.
Commenter  J’apprécie          40
Que dire de ce livre ? J'ai l'impression d'un rendez-vous manqué avec Yann Queffélec.
J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire, cela se traînait, une histoire d'amour adolescente contrarié d'accord mais peu enthousiasmante. Cela s'est un peu arrangé par la suite, j'ai suivi Toni et Maï avec un peu plus d'intérêt. Malheureusement, la fin m'a désorienté, je l'ai trouvé confuse mais c'était peut être le but de l'auteur.
J'insisterai et réitérerai la lecture de Queffélec, j'avais gardé un bon souvenir de « Disparue dans la nuit ».
Commenter  J’apprécie          82

Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Encore une île et Toni saurait. Encore une île et Clochy rendait son âme aux diables. Encore une île et Mamina guérissait, les salamoks retournaient en enfer : fini les esprits méchants qui tourmentent les vieillards et mordent au cou les enfants endormis.
Toni ramait au crépuscule à travers les marais déserts et la rame grinçait. Pas une âme en vue. Le brouillard calfeutrait l'horizon, le chaland filait sur les joncs noyés. Jambes nues à l'arrière du bateau, les larmes aux yeux, il suppliait : s'il vous plaît sauvez-la, s'il vous plaît. Lanciné par l'angoisse il voyait sa grand-mère à l'hôpital, le visage épuisé, les salamoks à l'affût près du lit, sauvez-la, sauvez-la.
Commenter  J’apprécie          70
Partir, partir, partir au hasard. Le tour du monde à pied, à neige, à mer, à rêve, à soleil, à la vie à la mort. Un tour plus rond qu'une alliance au doigt. Quand il aurait franchi l'océan, gravi les montagnes, hanté les bas-fonds les plus bas d'Amérique et d'ailleurs, quand il aurait fréquenté les voleurs, les assassins, les clodos, les putains, les braves gens ni putains ni clodos, tout simplement vivants pour exister sans crever, pour grouiller, sillonner la ville, se hâter vers les métros bondés, quand il aurait grouillé, piétiné, mendié, mis des pantalons blancs, semé les flics dans des voitures volées, traversé les déserts, tabassé Blueberry, avalé la mer, mangé les sangsues grillées des derniers sauvages, sauvé des vies, tué, sauvé la sienne, à chaque instant, quand il aurait frotté son âme, à tous les plaisirs, tous les vices, il rentrerait chez lui.
Commenter  J’apprécie          20
Elle était là, debout sur le plancher, la pile éclairait ses pieds, les ongles vernis en rouge, on voyait le bas de sa chemise aux fruits de la passion. Je n'avais jamais vu ses orteils d'aussi près. J'aurais pu les embrasser, un baiser sur chaque ongle et ding, deng, dong, comme un xylophone, et tagada comme la clarinette et tsouin comme un bisous. Gaétan serait fou s'il savait pour les ongles vernis.
Commenter  J’apprécie          40
Toni l'éclairait de haut en bas, le rayon lumineux enlaçait Maï, la caressait, le cou, la taille. Elle était pieds nus, la robe épousait la ligne du corps, descendant jusqu'aux chevilles et jetait de fines lueurs de mica. Il vit les pieds nus sur la terre battue, la chair de Maï... Envie de l'aimer, de lui manger les orteils.
Commenter  J’apprécie          30
Il se détestait. Il se trouvait laid, stupide, ignorant, ridicule et maladroit. Mais justement. Plus il était ridicule et maladroit, plus Maï devait rester, l'aimer, l'épouser, lui donner des enfants. En fait il n'était ridicule et maladroit qu'à ses propres yeux. Elle avait pour devoir de lui prouver qu'il était beau, brillant, sans pareil, plus beau même que Julius faisant la croix de fer aux anneaux.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Yann Queffélec (39) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yann Queffélec
En partenariat avec l'Opéra National de Bordeaux, Yann Queffélec vous présente son ouvrage "La mer et au-delà : Florence Arthaud" aux éditions Calmann Levy. Entretien avec Sylvie Hazebroucq.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2409827/yann-queffelec-la-mer-et-au-dela-florence-arthaud-recit
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite
autres livres classés : maraisVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (140) Voir plus



Quiz Voir plus

Les noces barbares

Le héros de ce livre se prénomme:

Hugo
Ludo
Martin
Micho

20 questions
62 lecteurs ont répondu
Thème : Les noces barbares de Yann QueffélecCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..