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Josée Kamoun (Traducteur)
EAN : 978B08BQ2L142
Editions de l'Olivier (20/08/2020)
3.74/5   25 notes
Résumé :
« Il marche, Walker. C'est son nom et sa nature ».

Jeune soldat canadien de retour des champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale, Walker s'installe à New York en 1946. Hanté par la violence des combats, il peine à trouver sa place dans une Amérique où l'argent et la corruption règnent désormais en maîtres. Il se lance alors dans une odyssée qui le conduit à San Francisco puis Los Angeles, tente de gagner sa vie en travaillant dans la presse et... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Alors bien sûr, il y a d'abord l'histoire. Celle de Walker – « seulement Walker » -, soldat engagé dans le Débarquement de Normandie, loin de Cap Breton et de sa Nouvelle Écosse natale. Des préparatifs au jour J, du chaos des combats aux vengeances des SS en déroute, Walker lâche par bribes les souvenirs constitutifs de son traumatisme. Impossible depuis de retourner au pays. Alors depuis son retour, il marche Walker : à New-York, LA, Frisco ; et chaque vacarme de ces villes anonymes et en pleine transformation le renvoie à ses blessures et à sa solitude.

Un petit boulot de pigiste au Press pour survivre, et le voilà attaché aux faits divers et à la couverture de ces soldats démobilisés devenus sans abris, avec leur silver star pour ultime fierté. L'Amérique idolâtre ses vétérans, de là à s'en occuper… « On a gagné la guerre, on vite comme des vaincus ». Heureusement pour Walker, il reste les bars comme sources d'évasion temporaire ; et le cinéma… Dans la cité des Anges au début des années 50, il est à chaque coin de rue, accessible, vecteur de rêve et d'oubli, le temps de quelques images technicolor qui chassent ponctuellement les idées sombres.

Mais Walker, c'est surtout un style. Celui de Robin Robertson – ici traduit par Josée Kamoun – qui nous emporte dans un brillant exercice littéraire où la poésie omniprésente s'exprime sous toutes ses formes : concrète ou imagée, passée ou présente, sombre ou évasive. Un style qui pourra dérouter plus d'un lecteur non averti, et qui m'aura moi-même parfois interrogé. Mais une ambiance, une force et une noirceur qui m'ont tenu en tension jusqu'au bout de ce livre atypique et marquant.

En toile de fond, Robertson y explore sans concession cette Amérique d'après-guerre qui reconstruit ses villes en échec, chasse ses sorcières communistes, se replie sur elle-même et isole ses enfants : « On en revient à mettre les chariots en rond, tellement on a peur de l'autre ». Et Walker dans tout cela ? « J'avais une famille de deux cents hommes, une compagnie, on était tout les uns pour les autres. On veillait sur les copains. Et depuis je suis paumé. Je suis paumé, putain ». Alors « il marche, Walker. C'est son nom et sa nature »…
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Walker est un jeune Canadien récemment démobilisé après la guerre et son service militaire lors du débarquement en Normandie Il est revenu traumatisé de la Seconde Guerre Mondiale, où il a vu ses camarades tomber au combat. du coup, il part à la recherche de liberté, et d'anonymat.

Le voilà parti en vadrouille dans des villes américaines d'après-guerre, New York,Los Angeles ou San Francisco. 'Une plongée dans une Amérique corrompue, dans une ambiance très jazzz et cinéma., à la « Dalhia Noir de James Ellroy.

Cette peinture d'une amérique des années 50 qui ressemble à un long poème en prose , dans une forme déstructurée , sorte de poème épique en vers assez singulier.

Walker ou une odyssée d'un homme tourmenté qui observe ce monde en déliquessence qui a certes 70 ans mais qui ressemble furieusement au notre.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Walker est un jeune Canadien récemment démobilisé après la guerre et son service militaire lors du débarquement en Normandie. Souffrant d'un syndrome de stress post-traumatique et incapable de faire face a un retour dans sa maison famille dans la campagne de la Nouvelle Ecosse, il part à la recherche de liberté, de changement, de réparation mais aussi d'anonymat.

Succession de séquences de poèmes, ceux de Walker, lors de ses déplacement dans les villes américaines d'après-guerre, de New York, à Los Angeles en passant par San Francisco.
Dans cette Amérique des années 50, Walker devient journaliste et se concentre sur le sort des sans-abri.

Robin Robertson a une écriture très concise et la profondeur de son texte, créé avec si peu de mots est à couper le souffle. Captivant à travers vers et prose, déstructuré comme une odyssée à suivre, l'auteur invite le lecteur a un lâcher prise total.

« Walker » est une lecture assez simple, qui coule naturellement malgré la forme. Je n'ai même pas remarqué la forme du verset, je me suis laissé emporter dans la vie et les rencontres de Walker. Car, ce roman n'a pas réellement d'intrigue, « Walker » c'est juste un homme qui se promène et observe ce monde qui l'entoure, une Amérique qui se remplit sur elle-même.

Oubliez le récit conventionnel, ce roman est un livre d'images, de lieux, d'émotions, de sensations. C'est comme un roman graphique mis en mots (d'où les quelques photographies à l'intérieur du livre).

Fascinant, unique en son genre, émouvant, Walker est une figure héroïque qui en défiant les chances de survivre à la guerre, tente face à l'adversité qui semble l'accabler de trouver le soulagement de ses angoisses et de ses tourments. Une très belle découverte !
Si vous aimez le noir, l'Amérique, les années 50', ce roman est fait pour vous !
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Walker est un jeune soldat canadien originaire de Cap Breton, province de Nouvelle Ecosse. Il a participé aux combats de la Seconde Guerre mondiale en Normandie, aux Pays-Bas et en Belgique. Après un passage à New-York, il suit le conseil d'Abraham Lincoln : « Go West » et se dirige vers la Californie, où il rencontre un certain Overholt, qui le fait embaucher dans un journal The Press. Ses collègues se nomment Sherwood et Rennert. Dans cette cité des Anges, Los Angeles , Walker prend conscience de la démesure du rêve américain : la vie nocturne de cette ville , construite pour l'automobile , bordée par de multiples échangeurs et autoroutes qui encerclent la cité .C'est à une vie enfiévrée qu'il assiste ;il y a peu de place pour la lenteur , tout est trépidant, tandis qu'il est frappé aussi par la bigarrure ethnique de la métropole californienne : « Six rues de foire qui se répandent sur le trottoir ; les yeux rouges comme des feux arrière, militaires, dockers, foreurs, Chinois, Japonais, Noirs, Philippins, Mexicains, Indiens, et même Hindous et Sikhs (…) C'était ça , la ville, comme Marseille, peut-être , ou Casablanca .Ainsi vivait la ville. »
Mais cette hyperactivité dans les travaux urbains, dans la construction d'édifices nouveaux, que cache-t-elle ? Walker le découvre avec ses coéquipiers du journal : l'Amérique a peur, des délinquants, des communistes, des déviants de toute sorte : « Ils enclavent la ville avec ces échangeurs, ils disent pour faciliter les communications, ils bouclent les trottoirs par souci de sécurité. On est cerné, fliqués par le béton. Et pour quoi ? Pour le culte de la bagnole. »
Autre constat que fait Walker , dont les souvenirs et les traumatismes de guerre le hantent , tant ils ont reflété la barbarie de ce vingtième siècle :l'Amérique cherche des boucs émissaires , des Bad boys , comme l'on dit là-bas pour qualifier les voyous …Ce seront « Indiens , Noirs ,Mexicains ,communistes, musulmans, on a le choix .Il faut à l'Amérique des monstres pour pouvoir les parquer, les mettre à l'écart, voire les abattre ;C'est du patriotisme qu'ils disent , du nativisme . »
Parallèlement à cette évocation de la vie de Walker dans l'Amérique d'après-guerre, l'auteur évoque les trépidations de la vie nocturne de Los Angeles, ses prostituées, ses bars sordides ou équivoques, ses affairistes, ses cinéastes, aussi. Les Figures de Robert Aldrich de Zinnemann sont évoquées, avec une sorte de justification au sens de l'un des films de ce dernier En quatrième vitesse « Mais pour lui, le film parlait du désir et de rien d'autre. »
Ce portrait de l'Amérique est sombre, sans nuance, presque sans circonstances atténuantes. le lecteur appréciera la noirceur des personnages, le côté sombre de leurs tendances. Dans cet univers, le mal triomphe, sans discussion.

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🚶‍♂️WHEN WE WALKED TOGETHER🚶‍♂️
Pas de suspens : j'ai énormément aimé Walker, premier roman de Robin Robertson, publié aux éditions de l'Olivier.
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1946 - Walker soldat canadien traumatisé par le Débarquement et les combats menés en France, arrive aux Etats-Unis. Paumé, il arpente tout d'abord New York, puis Los Angeles et San Francisco, au gré des opportunités. Il marche. Et rencontre d'anciens soldats, des laissés pour compte, offrant une vision noire de l'Amérique du tournant des années 1940-1950.
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Ce texte, écrit en grande partie sous forme d'un poème, est d'une sacrée puissance. D'une écriture très photographique et immersive, Robin Robertson évoque, à travers Walker, le destin de ces soldats confrontés à une violence inouïe, que personne n'attendait au retour. Il alterne ainsi présent et, en écho, des souvenirs fragmentés du passé. Qu'ils soient doux et nostalgiques lorsqu'il peint la nature canadienne et l'amour d'Annie, ancienne amoureuse de Walker. Ou qu'ils soient sanguinolents lors de réminiscences des combats.
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A la violence des derniers mois de la Seconde Guerre mondiale répond celle de l'Amérique post-combats. Celle de la chasse aux sorcières.
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Ses villes tentaculaires rejettent les habitants les plus fragiles. Les pauvres, les minorités. Ici tout n'est que violence, âpreté et absence de considération. Une manière d'aborder la crise sociale que traverse actuellement le pays ?
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« - Indiens, Noirs, Mexicains, communistes, musulmans, on a le choix -
il faut à l'Amérique des monstres,
pour pouvoir les parquer, les mettre à l'écart,
voire les abattre.
C'est du patriotisme, qu'ils disent, du nativisme.
En fait c'est du racisme pur et simple. de la paranoïa. »
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Noir, tout comme les films policiers que Walker aime visionner. C'est d'ailleurs toute l'esthétique du roman qui est traversée par l'influence du cinéma en noir et blanc. le titre original : The Long Take. Soit « le plan-séquence ».
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Chapeau bas, très bas, pour Josée Kamoun, la traductrice, qui assure un travail extraordinaire. J'ai toujours eu le plus grand respect pour le travail des traducteurs, mais quand il s'agit de poésie, il me semble que la tâche doit n'en être que plus ardue. Là, elle parvient à faire sonner les mots, alignant assonances, allitérations, faisant chanter la langue de Robertson. Et frétiller de joie les lecteurs français de cette odyssée terriblement belle.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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critiques presse (4)
Liberation
19 octobre 2020
L’aventure américaine d’un vétéran de 39-45, fou de films noirs, par Robin Robertson.
Lire la critique sur le site : Liberation
LeFigaro
17 septembre 2020
De New York à Los Angeles, l’errance d’un soldat brisé. Remarquable.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaLibreBelgique
16 septembre 2020
Robin Robertson magnifie l’impossible retour à la vie d’un vétéran de la Seconde Guerre.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Actualitte
24 août 2020
Un road novel, qui mêle les vers et la prose [...] Probablement l'un des ouvrages les plus spectaculaires de la rentrée.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Indiens, Noirs, Mexicains, communistes, musulmans, on a le choix,
il faut à l'Amérique des monstres,
pour pouvoir les parquer, les mettre à l'écart,
voire les abattre.
C'st du patriotisme, qu'ils disent, du nativisme.
En fait, c'est du racisme pur et simple. De la paranoïa.
Maintenant que l'Amérique est sortie de chez elle
faire une guerre - et même deux -,
on a peur, peur que les étrangers,
viennent nous la faire à domicile.
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Mal de mer du quadrillage des rues,

des tours de briques et de miroirs,

des canyons goutte noire

Il fixait contre sa nausée

la ligne stable du pont de Brooklyn

Il a trouvé une chambre, une quatrième sans ascenseur dans Water Street

à six dollars la semaine sans avance

pour les démobilisés

avec son insigne d'ancien combattant.
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Tout à coup, devant lui, une colline, avec des maisons tout en haut - des vraies maisons - des maisons de conte de fées -, l'embouchure d'un tunnel qui se coulait dessous, et ce qui ressemblait à de petits wagons orange, grimpant la pente.
"C'est l'Angel Flight, mon gars, et ça, c'est Bunker Hill."
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La nuit, le fleuve roule et se tord comme de l’huile
sous les ponts,
pénètre par les plans inclinés.
Il marchait des heures
guidé par la lueur
du ciel au nord - on lui avait dit que c’étaient
les illuminations de Times Square.
Son ombre lui emboîtait le pas
sous les réverbères : dense et serrée,
très noire, très nette, raccourcie puis aussitôt
allongée, elle s’estompait, n’était plus qu’une
tache pâle. Revenue sous un lampadaire,
elle noircissait, ses contours bien délimités.
L’homme qu’il est ou qu’il fut
se situe quelque part à mi-chemin.
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Dans la dernière écharde de soleil frayé entre les gratte-ciel
une vieille dame est assise avec un livre.
Elle décale sa chaise tous les quarts d'heure
le long de la ruelle.
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