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Sylvie Cohen (Traducteur)
EAN : 9782070305292
368 pages
Gallimard (27/01/2005)
3.69/5   59 notes
Résumé :
Quand Ya'ara fait la connaissance d'Arieh, un ami de jeunesse de son père, elle ressent immédiatement une immense fascination pour lui. Ce sentiment se transformera pourtant très vite en une obsession qui éclipsera tout ce qui faisait sa vie jusque-là. Elle néglige ses cours, délaisse son mari pour suivre Arieh dans ses explorations sexuelles de plus en plus osées, pendant que la femme de ce dernier se meurt, et finit par perdre sa dignité.

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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Si l'on connait nombre d'écrivains hommes israéliens, les auteurs féminines sont moins l'objet de couverture médiatique, et c'est bien dommage.
Zeruya Shalev explore la société israélienne d'une plume féroce, au scalpel, passionnée et féminine. le personnage féminin de "Vie amoureuse", Ya'ara, est magnifique dans sa quête de liberté, de sensualité. La jeune femme s'éprend passionnément d'un ami de son père, et choisit d'aller jusqu'au bout de son amour, corps et âme. le livre est un tourbillon fiévreux, iconoclaste. le désir est omniprésent, dans les mots comme dans les gestes. Les scènes de sexe sont incandescentes, d'une crudité sans vulgarité, troublantes et charnelles. Ya'ara, au fil du récit, renonce à la pudeur, se soumet à son désir et à l'homme qui l'entraîne dans une folie libératrice. La soumission sera l'arme de l'affranchissement de la famille, de la religion, de tout ce qu'elle a tu depuis toujours. Ya'ara n'est que provocation, dans son amoralité. Son amour est une tornade qui emporte tout, provoque souffrances et destructions. Elle-même s'abîme, mais, et c'est ce qui rend son portrait inoubliable, tout au fond d'elle-même elle a la conviction qu'elle survivra.
A sa sortie, "Vie amoureuse" a été un très grand succès en Israel, malgré des appels à la censure à cause des scènes sexuelles jugées obscènes par les religieux. Il a provoqué des débats très vifs.
Zeruya Chalev continue depuis son exploration de la vie amoureuse, comme dans "Mari et femme", avec courage et un immense talent.
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Ya'ara est sur le point de valider son sujet de thèse, elle mène une vie paisible et confortable aux côtés de Yonni, son époux depuis cinq ans. Rien ne laissait présager cette lente descente aux enfers, quand la jeune femme rencontre Arieh un vieil ami de son père, qui va déclencher chez elle un coup de foudre et un désir sexuel effréné qui vont la plonger dans un abîme inattendu. Pourtant, Ya'ara se questionne. Pourquoi est-elle irrésistiblement attirée par ce vieux beau mais qui la dégoute aussi ? Dans cette relation toxique, elle explore des territoires troublants, où la sexualité se révèle brutale, transgressive, très dérangeante. Malgré la nature perturbante de cette liaison, Ya'ara semble ne pas s'inquiéter de cette dérive qui l'empêche de mener une vie normale. Elle délaisse son mari et la faculté pour se concentrer sur cette relation qui l'obsède. Elle cherche désespérément à se rassurer en cherchant des signes d'amour chez son vieil amant, qui ne lui répond que par de cruelles moqueries et déconstruit systématiquement ses croyances sur l'amour et le couple.

Ainsi le roman explore de manière approfondie des thèmes essentiels comme "la naissance, la sexualité et la mort". Ces éléments façonnent toute l'intrigue et les relations entre les personnages. Peu à peu un sens se dessine malgré la complexité de la situation. Il y a d'abord la tragique disparition du petit frère de Ya'ara qui continue de hanter l'histoire familiale et la mort de la femme d'Arieh. L'intrigue du roman prend toute son ampleur quand Yonni enthousiaste organise enfin leur voyage de noce à Istambul, qu'ils n'avaient pas pu réaliser. Pas de lune de miel pour Ya'ara qui préfère se rendre chez son vieil amant. Et là stupeur, Arieh décide de la séquestrer dans sa chambre, pendant qu'il accueille ses visiteurs durant la semaine de deuil conforme aux coutumes en Israël. S'installe alors un huit clos malsain permettant à Ya'ara d'écouter sans être vue et découvrir un secret bien gardé. Quand les parents de Ya'ara rendent visite à Arieh, elle se rend compte que leur amitié est très intime ainsi Ya'ara apprend que sa mère était initialement éprise d'Arieh. Toutefois, en raison d'une blessure de guerre l'empêchant d'avoir des enfants, elle avait finalement choisi un autre homme...

Ya'ara se débat dans cette relation toxique, comme un insecte dans une toile d'araignée. Va t'elle réussir à sortir de cette emprise ? Elle sait que son couple est menacé mais espère qu'il sera encore temps de valider son sujet de thèse dont le thème principal alimente les réflexions de la jeune femme : la légende juive "la terrible histoire du charpentier. Etude relative au deuil du 9 AV.

"Vie amoureuse" se révèle être un roman captivant mais à l'intrigue complexe. Zéruya Shalev n'hésite pas à s'aventurer dans les méandres de la psyché humaine explorant avec audace notre besoin d'amour et son intime enchevêtrement avec nos pulsions sexuelles et morbides qui nous rapprochent des confins de la mort. Ya'ara et Arieh, les personnages de ce roman évoluent sans retenue dans leurs pulsions les plus cachées, nous incitant à réfléchir sur la dualité de nos passions et la fine frontière qui sépare l'amour de la sexualité, la vie de la mort, dévoilant ainsi la complexité de ces différentes facettes de nos vies intimes
Lien : http://ecriberte.over-blog.c..
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J'ai acheté ce livre après avoir entendu l'auteure dans une table ronde où elle s'exprimait sur les dégats collatéraux provoqués par la publication de certains livres. Elle disait qu'il fallait une bonne dose d'inconscience pour écrire de l'auto fiction qui, par hypothèse, implique des personnes autour de l'auteur, ou même des fictions au "je" car les lecteurs ne sont pas tous suffisement éclairés pour faire la distinction entre auteur et narrateur.Elle disait avoir offert à ses parents le livre "vie amoureuse" avec naîveté, sans mesurer à quel point il pouvait être choquant pour eux!
Le livre raconte à la première personne les ravages de la passion amoureuse éprouvée par une jeune femme, Yaara, pour un ami de son père Arieh. Yaara va poursuivre Arieh de ses assiduités alors que celui ci est en train de perdre sa femme et qu'elle est censée partir en voyage de noces avec son mari!
Yaara nous fait partager à travers un long monologue intérieur, compact, sans respiration, les affres de cette passion où il n'est pas vraiment question d'amour, mais plutôt de sexe.
La narratrice s'humilie pour vivre cette relation de dépendance, il n'y a aucune explication psychologique, les personnages ne sont pas sympathiques. Alors pourquoi poursuivre cette lecture me direz-vous? Peut-être parce que l'auteure arrive à entraîner son lecteur dans le masochisme de son héroïne? Ou peut-être aussi grâce à cette écriture un peu hypnotique qui se déroule comme les vagues de l'inconscient?
Je suis contente de cette expérience de lecture sans pouvoir dire pour autant que j'ai aimé.
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Je ne sais pas trop dire si j'ai aimé (un peu) ou pas du tout. Jusqu'à la moitié du livre il est clair que ma critique était "brute de pomme" (comme dirait l'autre !)
Je n'aimais pas du tout. Je trouvais l'histoire glauque, l'héroïne pathétique de s'attacher à un homme comme celui-ci, de s'abaisser à cette relation.
(la scène avec les 2 vieux copains m'a un peu dégoutée !)

Et puis au fil de l'histoire, je me suis rendue compte que finalement cet amour était tellement fort pour elle qu'elle était réellement prête à tout (et elle aimait çà) pour vivre cet amour forcément incompris des autres, de la société,de son entourage.
Elle a réussi à se délivrer d'un carcan ; elle s'est tout simplement libérer elle même "d'une vie amoureuse" pré établie, bien propre sur elle, et c'est finalement ce qui est le plus important.
Mais je dois avouer que je ne m'attendais pas du tout à une histoire comme celle-ci. Je pensais que çà allait être le récit d'une histoire d'amour cachée, difficile mais belle, et...... pas du tout. le plus est le secret familiale découvert au fil du temps.
Dommage que l'on n'ai pas eu la réaction de son mari Yonni face à l'abandon de son amour et que l'on n'ait pas su ce qu'il était devenu.
Il m'a fallu relire plusieurs fois la fin pour saisir le sens ou du moins "mon sens" de cette histoire (pour ma part peu ragoutante).
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C'est un livre étrange, au style original et bien maîtrisé, mais au contenu qui laisse perplexe. L'auteur décrit formidablement bien tous les détails (moches) de la vie conjugale, et toute l'ivresse et le fol espoir qu'engendre le désir. On se retrouve donc dans la tête d'une jeune femme violemment attirée par un ami de ses parents, et rien ne nous est épargné de ses abdications successives dans les bras de son amant, ni de son mépris à l'égard de son mari. Car la narratrice n'est pas sympathique, et sa dépendance envers son "vieux beau" lui ôte toute consistance, humanité -et intelligence. Mais cette forme d'auto-destruction reste fascinante à observer, et en outre ce roman permet de découvrir quelques aspects de la culture israélienne.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
M'eût-on demandé s'il était plus facile d'en venir aux mains ou de faire l'amour, j'aurais penché naturellement pour la seconde hypothèse, mais aujourd'hui, allongée sur son lit, suffocante de haine, je me rendais compte que ma rancune était plus physique que mon amour, moins nébuleuse et moins défaitiste aussi. Elle mobilisait toute mon énergie tandis que je me blottissais sous la couette et passais ma colère sur les coussins moelleux, comme si c'était ses lèvres vomissant ces affreuses paroles, et je fermais obstinément les yeux pour ne pas voir ce révoltant spectacle, les meubles, les recoins de la chambre, les murs blancs et le tableau qui y était suspendu, une gigantesque grue noire et sinistre au-dessus des murailles, l'armoire entrebâillée et même les stores qu'on n'avait pas relevés depuis deux jours avaient été contaminés par ces paroles, ceux qui les avaient entendues, qui avait vu le sourire dément qui les encadrait, la bouche fendue jusqu'aux oreilles au point qu'une goutte de sang perlait aux commissures, tous ceux qui étaient là, humains ou objets, étaient souillés à jamais.
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Elle aimait me réveiller le matin avec de mauvaises nouvelles, telle ou telle de ses connaissances était malade ou morte, les malheurs préoccupants ou passionnants de tel ou tel membre de la famille comblaitle désert de son existence, le vide qui avait suivi sa dépression après des années de deuil et de haine.Il y avait sûrement un mélange de jubilation et d'espoir, l'espoir insatiable d'élargir le cercle de ceux qui connaissaient les dures épreuves où elle était entrée à la mort du bébé, en refermant vivement la porte derrière elle, pour que papa ne puisse la suivre et la déposséder de son chagrin.
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Vous savez, on m'a dit un jour que l'on devine toujours que l'on va se tromper mais qu'on ne peut pas s'en empêcher, ce qui est curieux, c'est l'importance de l'erreur, pas son existence.
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« Ce qui reste de nos vies », de Zeruya Shalev, c'est à lire en poche chez Folio.
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