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EAN : 9782709638166
314 pages
J.-C. Lattès (26/02/2014)
3.73/5   83 notes
Résumé :
Adèle Reverdy est une jeune femme pleine de complexes et, pour comble de malheur, les hommes la fuient dès qu elle avoue son métier de croque-morts.
Mais sa vie va changer le jour de ses trente ans. Parmi les invités venus à la fête organisée par sa soeur, il y a Léo, ancien trapéziste devenu aveugle à la suite d'un accident puis masseur aux Thermes du Paradis. Un soleil noir dans la vie d'Adèle qui, aidée de sa meilleure amie Leila, talentueuse thanatopractr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (35) Voir plus Ajouter une critique
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Akli Tadjer, nous plonge dans une histoire où l'émotion, la tendresse, la mort, le deuil se mêlent avec réussite à l'amour et à l'humour.

Adèle Reverdy, tout juste trentenaire, est orpheline de père et de mère depuis une dizaine d'années quand, dans un terrible carambolage, ses parents ont perdu la vie, lui laissant comme héritage, les rênes d'une entreprise de pompe funèbre. Plutôt épanouie professionnellement, sa vie amoureuse est un vrai désastre. Il faut dire qu'en plus de côtoyer la mort au quotidien, Adèle, qui se trouve moche et partage son appartement avec son amie Leïla, thanatopractrice, font régulièrement fuir les hommes qui les approchent, apeurés d'être contaminés par la grande faucheuse. Même si elles s'en amusent beaucoup, en jouent parfois, l'une comme l'autre, rêvent toujours du grand amour.

Le soir de ses trente ans, fêtés à l'initiative de sa soeur ainée, Rose, qui espère la faire craquer pour l'un de leurs anciens camarades de lycée invités à cette soirée, c'est sûr Léo, un beau trentenaire, à l'allure athlétique, au corps sculpté par des années de pratique du trapèze, que son attention se porte. Seulement Léo, depuis un terrible accident qui l'a plongé dans le coma, a perdu la vue. L'oncle d'Adèle, la qualifiera pour l'occasion de « surdouée des emmerdes de la famille ».

Je sors assez peu de ma zone de confort littéraire tournant autour des littératures de genre que sont les polars, romans noirs ou de l'imaginaire mais, je le fais à chaque fois avec beaucoup de plaisir pour lire les romans d'Akli Tadjer. C'est une nouvelle fois le cas avec Les Thermes du Paradis. Peu d'auteurs réussissent avec autant de talent à mixer des émotions totalement opposées qui permettent de faire jaillir la lumière des océans de noirceur. Ses personnages se retrouvent souvent à faire face à des situations compliquées face auxquelles, ils se retrouvent à douter, à se décourager, à oser, à se dépasser. Jamais lâches, jamais « super-héros », ils sont humains avec leurs qualités et défauts.

Le milieu professionnel du funéraire nous est bien souvent inconnu. Quand, malheureusement, nous y sommes confrontés, c'est dans les moments les plus tristes de nos vies, ceux de la perte de proches. Dans ces moments-là, ne nous voyons que les silhouettes sombres de ces femmes et ces hommes, oeuvrant discrètement au bon déroulement du dernier au revoir et nous montrant le chemin qui nous aidera à traverser notre deuil. À travers les personnages d'Adèle, de Leïla, d'Abdelmoumen, de Kevin ou d'Arthur, Akli Tadjer, nous rappelle, que ces professionnels de la mort, sont des femmes et des hommes comme les autres.

C'est avec un profond respect et une reconnaissance éternelle pour ce qu'elle a fait pour mon frère et moi, en s'occupant de notre maman, que je dédie cette chronique à Aurélie Claeyssen.
Lien : https://imaginoire.fr/2021/0..
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D'Akli TADJER, j'avais adoré "La Reine du tango". J'ai tout autant dégusté, dévoré, avalé, aimé l'histoire d'Adèle Reverdy, l'héroïne de son petit roman "Les Thermes du Paradis". Il ne m'aura fallu que quelques heures face à la chaîne enneigée du Mont Blanc pour en venir – à regret – à bout.

Adèle Reverdy, donc, est une jeune femme qui exerce un métier quelque peu particulier, il faut bien l'avouer. Elle est directrice d'une entreprise de pompes funèbres, entreprise familiale qu'elle a repris après le décès de ses parents. A métier particulier, vie particulière. Adèle est seule, en mal d'amour. le trouver n'est pas simple pour quelqu'un qui ne s'aime guère, lestée de quelques rondeurs, le teint blême, l'allure stricte, et exerce une profession qui touche à la mort. Mais un jour… le jour de ses trente ans exactement… elle fait une rencontre…

Akli Tadjer n'a pas son pareil pour transformer une situation délicate en un délicieux moment tendre et drôle. J'en veux pour preuve les conseils qu'elle prodigue à un intérimaire tout juste embauché sur la manière d'accueillir la clientèle : "Leçon n°1, on ne souhaite pas le bonjour au client dans le malheur. Pas plus qu'on ne dit "Que puis-je pour vous ?". Pas plus qu'on ne se fend d'un "A bientôt" ou d'un "Bonne journée tout de même". A bannir aussi "C'est bien triste tout ça mais c'est le sens de la vie". On accueille le client en inclinant légèrement la tête puis, sur le ton le plus neutre, on dit : "Je suis à votre service". Il excelle également dans l'étude de ses personnages, tous décrits avec empathie, douceur, bienveillance et qui portent en eux la simplicité, la bonté et l'indulgence des grands. Leïla, thanatopractrice et musulmane affronte avec courage le rejet de ses parents face à un tel métier et celui de ses soupirants qui ont de la même façon tendance à s'enfuir à l'annonce de cette pratique. Je n'oublie pas Léo, la belle rencontre d'Adèle mais vous laisse le plaisir de découvrir ce personnage hors du commun.

J'ai aimé ce roman – et même plus – pour la modestie de l'écriture qui laisse toute la place aux personnages. J'ai aimé ce roman pour la tolérance omniprésente en filigrane. J'ai aimé ce roman pour le choix d'un milieu peu représenté en littérature, pour la saveur des propos de l'auteur. Et même si la fin a un parfum d'eau de rose, elle apporte tant de finesse dans notre monde de brutes que je l'ai savourée tel un berlingot de lait concentré sucré…
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Gestionnaire d'une entreprise de pompes fu- nèbres, voilà un créneau qui n'attire pas, bien que l'on en ait grandement besoin… et ça rapporte. Dramatique pour une jeune femme, pas belle bien que pas repoussante, qui en est la propriétaire. Car, ça n'attire pas les prétendants. La peur de la mort, sans doute. Sa seule amie est une thanatopractrice (celle ou celui qui refait une «beauté» à un cadavre accidenté avant son inhumation). Les hommes les fuient dès qu'ils prennent connaissance du métier exercé. Pourtant ce sont, toutes deux, de joyeuses filles. L'amour de la vie, sans doute.

Heureusement que notre héroïne tombe amoureuse… d'un black… un ancien trapéziste devenu aveugle… et, depuis son accident, masseur dans un hammam de luxe. Carrure impressionnante, physique attirant et, surtout, des doigts pouvant réveiller un mort, dans un hammam de luxe.

La suite de l'histoire est simple : nuits d'amour, questionnements sur l'aveugle amoureux qui recouvrirait sa vue et découvrirait une jeune femme banale, la jalousie de ces doigts qui attirent tant et tant de femmes seules ou esseulées ou délaissées cherchant le massage orgasmique.

A la fin heureuse, cela va de soi, l'amour désintéressé paie.
Avis : A lire pour son écriture si fluide et parsemée d'humour…l'histoire, assez parisianiste - étant bien banale. Heureusement qu'il y a quelques clins d'oeil «arabes», et vous en apprendrez beaucoup sur le monde des pompes funèbres…un commerce qui peut rapporter gros (ce sont les cercueils qui coûtent le plus cher car il y a bois et bois). Un créneau commercial utile et juteux
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Les Thermes du Paradis m'ont enveloppée de leur douceur. Ce roman sans prétention m'aura offert une belle parenthèse de lecture comme lorsque l'on referme un livre de contes.
L'humour d' Akli Tadjer est savoureux : ses jeux sur les mots, ses répliques percutantes, les situations cocasses nous font sourire.
Quant à ses personnages, ils sont attendrissants. L'héroïne, Adèle Reverdy, croque-mort de son état, tour à tour déterminée et convaincante quand il s'agit de mener sa petite entreprise ou bien de réunir les fonds nécessaires pour faire retrouver la vue à l'homme aveugle, dont elle est tombée éperdument amoureuse, vulnérable et touchante quand elle doute de ses capacités de séduction, drôle aussi quand elle narre ses déconvenues amoureuses ou professionnelles, suscite forcément la sympathie du lecteur. Et puis sa prédilection pour le noir et son goût pour la pluie, sa technique pour lutter contre les insomnies à savoir non pas compter les moutons mais leur préférer, réflexe professionnel oblige, les corbillards, les plaques funéraires, les allées du Père Lachaise, sa fâcheuse tendance dans les moments de dégoût à abuser des Curly et du lait concentré sucré ne m'ont fait que l'aimer davantage.
Quant aux autres personnages, l'amoureux d' Adèle, ancien trapéziste devenu masseur aux Thermes du Paradis, vous rêverez de lui abandonner vos pieds à ses mains délicates qui lisent le corps et la beauté de l' âme. L'oncle André au grand coeur qui paie pour qu'on l'aime, Leïla , la thanatopractrice, victime d'une discrimination injuste et devenue trop courante ne vous laisseront pas indifférents.
Bref, un joli roman plein d'humour et d'une belle humanité à découvrir.
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Directrice d'une entreprise de pompes funèbres, un gros nez, un "teint de bougie", des kilos en trop qu'elle cajole avec des tubes de lait concentré sucré et de "curly", Adèle Reverdy, la narratrice, a presque renoncé à trouver le prince charmant disposé à faire fi de son manque de sex-appeal. Particulièrement lucide et pratiquant l'autodérision comme d'autres le bouddhisme, elle est presque résignée à ne rencontrer que les mufles, les lourdingues, les crétins, les gominés du samedi soir, dont les autres n'ont pas voulu. Presque... mais pas complètement et, lorsque le soir de ses trente ans, le hasard la met en présence de Léo, elle se surprend à reprendre confiance en l'avenir... et en elle. le fait que l'impétrant soit aveugle à la suite d'un accident de trapèze y est sans doute pour quelque chose et les complexes d'Adèle s'estompent... pour un temps. Un amour aveugle (au sens littéral) elle n'aurait osé en rêver ! Elle qui ne vivait qu'en noir la voilà sur un petit nuage rose avec un amant noir, qui vit dans le noir. Mais comme rien n'est simple même au paradis, l'ancienne fiancée de Léo vient jeter le trouble dans une histoire aussi claire que... non rien.
Drôle, doux, tendre, et parfois caustique, quel roman délicieux ! Akli Tadjer, avec son écriture qui joue aussi bien de la mélancolie que de tous les registres de l'humour, nous met en mains les termes du Paradis !
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critiques presse (1)
Actualitte
05 mai 2014
On retiendra surtout le très beau mouvement optimiste du livre, propre à Akli Tadjer, qui fait du bien et qui abandonne ses personnages à un horizon toujours apaisé.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Il fait froid, il fait crachin, ça me pique les joues et je sens l’humidité transpercer mon manteau. Nous marchons à grandes enjambées entre les voitures mal garées dans les ruelles du quartier Montorgueil. Rue Montmartre, j’arrête. Je n’en peux plus de la suivre. J’exige de savoir où l’on va. Leïla se retourne, me prend la main, son visage d’un coup s’illumine et elle dit :

— On y est presque. Dépêche-toi c’est bientôt la fin de la nocturne exceptionnelle.

Nous tournons à droite dans la rue Jean-Jacques-Rousseau et quelques mètres plus loin nous arrivons chez Louboutin, le célèbre chausseur de luxe.

Le sourire de Leïla irradie plus fort encore et elle ajoute :

— Voilà ma surprise. Tu choisis la paire de chaussures qui te plaira. C’est mon cadeau d’anniversaire.

Je suis émue, atteinte en plein cœur, mais je suis surtout gênée car je n’ose avouer que je me contrefiche de mes trente ans. Je voudrais lui dire combien je préférerais que l’on dîne ensemble, toutes les deux en célibataires, comme souvent. Les mots me manquent, alors je réponds honteuse, les yeux baissés :

— Tu es folle. Il ne faut pas. Ça va te coûter…

— Quatre macchabées. Qu’est-ce que c’est que quatre macchabées pour sa meilleure amie ?
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À la grosse horloge carrée du pont de Crimée il est dix-neuf heures cinq. Cela fait plus d’un quart d’heure que nous longeons dans le froid, le vent, la bruine le quai de la Loire à la recherche de La Paloma. Nous nous arrêtons devant la énième péniche amarrée devant le cinéma MK2, je lis la plaque de cuivre lustrée sur son flanc ; ce n’est toujours pas La Paloma.
Je n’en peux plus. J’ai mal aux orteils, aux chevilles, mal aux mollets, mal aux genoux. J’ai l’impression que mon sang ne circule plus. Mes pieds vont imploser, c’est sûr. J’abaisse le pouce du vaincu, je claudique jusque sous le auvent du bar des Beaux gosses de la Villette et je m’assois sur la première chaise à portée de fesses. J’enlève mes escarpins, me masse les pieds jusqu’aux chevilles ; c’est jouissif.
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Sur le coup des cinq heures, Leïla m'a envoyé un texto pour me dire que l'on gagnerait du temps à se retrouver directement devant la station de métro Père-Lachaise à dix-neuf heures plutôt qu'à ma pompe. J'ai répondu : pas de souci. J'y serai. Puis, je me suis enfermée dans mon bureau pour faire mes comptes.
Une belle journée.
Rien qu'aujourd'hui j'ai eu cinq clients. Une retraitée, ancienne directrice d'école privée, m'a pris le cercueil Chenonceau en chêne clair aux poignées de levage en cuivre finement ouvragées, un monument funéraire en granit rose, une plaque mortuaire du même granit dédiée à son cher disparu. Pour les funérailles, elle a désiré le grand jeu avec chorale, enfants de chœur, prières récitées par un prêtre orthodoxe et rapatriement de la dépouille dans le caveau de famille à Milhac dans le Lot - une virée au cœur de la France qui a considérablement lesté sa facture.La petite gerbe de fleurs ceinte du ruban violet sur lequel est écrit en lettres floquées argentées «A mon époux dans mon cœur à jamais tu demeures» , je lui en ai fait cadeau.
Les autres clients, des bobos mécréants qui habitent les nouveaux immeubles de grand standing autour des Buttes-Chaumont, sont partis sur de la crémation.Très en vogue, ces dernières années, la crémation dans le quartier.
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Ah, Étienne ! dit-elle émue. Elle en est tombée éperdument amoureuse avant, pendant, après leur dîner. Il est mieux qu’un amour de jeunesse ressuscité, il est l’amour de ses jours à venir. Et, sans retenue aucune, elle me raconte sa nuit blanche chez Étienne. Rien que d’y repenser elle en a des papillons dans le ventre, des fourmillements dans les jambes et des palpitations dans le vagin. Pour la seconde nouvelle qui n’en est pas une, elle me suggère de m’inscrire sur Meetic si d’aventure je n’avais pas trouvé l’oiseau suffisamment motivé pour lier son destin au mien le soir de mon anniversaire. L’idée lui a été soufflée par une infirmière de son service qui, grâce à ce site de rencontres, a réussi à se marier alors qu’elle faisait banquette dans les noces et baptêmes depuis des temps immémoriaux.

Sidérée. Je suis sidérée qu’elle s’occupe encore et toujours de vouloir gérer ma vie affective comme si nos parents lui avaient légué la charge de me veiller jusqu’à ce que je sois casée définitivement. Si j’étais fumeuse je m’en serais grillé une pour me calmer les nerfs. Comme je ne le suis pas, je préfère écourter la conversation au prétexte qu’un client entre dans le magasin.
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Devenir aveugle, c'est ne plus pouvoir se regarder dans la glace, ne plus savoir si on est beau ou laid, c'est être dans le vide absolu puisque plus rien n'arrête votre regard. Devenir aveugle, c'est être dans le vide absolu puisque plus rien n'arrête votre regard. Devenir aveugle, c'est ne plus pouvoir déceler dans les yeux de sa mère une émotion, un sourire, une tristesse, une larme. Devenir aveugle, c'est perdre un à un tous ses amis mais c'est surtout perdre celle qu'il avait aimée et, au final, c'est vivre dans la plus haute des solitudes.
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Videos de Akli Tadjer (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Akli Tadjer

Rencontre avec Akli Tadjer au Furet de Lille - 19/01/2012
Akli TADJER « La meilleure façon de s'aimer » Ed. Jean-Claude Lattès L'auteur parisien revient vers son public, après Le Porteur de cartable, avec La meilleure façon de s'aimer. Akli Tadjer mélange encore une fois l'humour et la tendresse pour nous servir une histoire poignante, celle de Fatima et de Saïd, son fils, jeune parisien vif et malicieux, qui n'ont jamais su se dire « Je t'aime ».
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