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EAN : 9782330084608
576 pages
Actes Sud (04/10/2017)
3.83/5   12 notes
Résumé :
En 1992, une série de meurtres est perpétrée à Tokyo, provoquant la perplexité de la police et quelques remous dans les sphères du pouvoir. Entre la voix d'Hiroyuki, jeune homme traumatisé, et celle de Goda, enquêteur solitaire qui affirme son intuition, tout un monde prend vie ? yakuzas en disgrâce, notables soucieux de maintenir le passé sous une chape de plomb, alpinistes en mal de sensations, policiers sous le joug d'une redoutable hiérarchie? Il faudra remonter... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
En 1976, dans les Alpes japonaises, un couple se suicide dans sa voiture. Horoyuki, leur petit garçon, réussit à s'échapper et erre quatre heures dans la montagne avant d'être retrouvé par la police. Après un séjour à l'hôpital, il est envoyé à Tokyo chez des membres de sa famille.
Quelques jours plus tard, le 21 octobre, le lieutenant Sano et le brigadier-chef Tobe parcourent pour la deuxième fois la même route de montagne. Cette fois, c'est d'un homicide qu'il s'agit. Un randonneur égaré a été battu à mort par Iwata Kôhei, un ouvrier ayant abusé de saké.
En 1989, des pluies intenses provoquent un éboulement qui met à jour le cadavre d'un randonneur non identifié. L'emplacement étant proche de la cabane d'Iwata, Sano et Tobe se rendent à Tokyo pour l'interroger. Sur place, le lieutenant Gôda leur grille la priorité. Il est là lui aussi pour interroger Iwata, dans le cadre d'une enquête sur un cambriolage avec violence.
En 1992, Horoyuki vit chez l'infirmière qui s'est occupée de lui lors de l'un de ses nombreux séjours en hôpital psychiatrique. Depuis le drame de son enfance, le jeune homme connaît des cycles triennaux : trois ans de montagne claire où il est calme, apathique, trois ans de montagne obscure où il est dirigé par ''l'autre'', un certain Marks qui lui fait faire des choses effroyables.
Au même moment, deux crimes sont commis à Tokyo. D'abord un ancien yakuza, puis un procureur. A priori rien ne les relie et la direction de la police ordonne deux enquêtes séparées. Pourtant, le lieutenant Gôda a remarqué des similitudes dans les blessures infligées aux victimes mais il doit obéir aux ordres.

Une intrigue complexe, voire alambiquée, une enquête qui traîne en longueur, un coupable très vite repéré, voilà pour les points négatifs du trop long polar de la japonaise Kaoru Takamura. Cependant, si l'on passe outre ces défauts, il reste une peinture assez intéressante du travail de la police japonaise. Une administration hyper-hiérarchisée qui ne laisse pas beaucoup de place à l'initiative personnelle. On obéit aux ordres, on respecte ses supérieurs et on tente tant bien que mal de faire son chemin dans un univers où n'existent ni la coopération entre services, ni l'entraide au sein d'une même équipe. Concurrence, inimitié, mépris, les policiers ne sont pas tendres entre eux, se mettent des bâtons dans les roues, cachent émotions et sentiments sous le masque du contrôle de soi et supportent des horaires à rallonge et la solitude qui bien souvent accompagne ces carrières.
Et ce nid de vipères n'est pas seul à être évoqué dans le roman, la société japonaise toute entière est montrée du doigt. Là encore, le respect de la hiérarchie sclérose les ambitions individuelles. Les puissants usent et abusent de leur position, sans souci d'être inquiétés par la justice, magouillant à coup de pots-de-vin, s'attachant même les services des yakuzas.
Au milieu de tout cela, l'inspecteur Gôda, baskets blanches non réglementaires aux pieds, solitude chevillée au coeur depuis son divorce, essaie de comprendre le monde qui l'entoure et les motivations de ses contemporains. Il remonte lentement vers la source du mal, il sait que les crimes d'aujourd'hui s'expliquent par les actes commis hier, il sait que la montagne cache bien des secrets et que son versant ensoleillé a un pendant obscur.
Un roman intéressant mais un peu longuet.
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Ce roman est la preuve qu'il faut donner la chance au coureur et persévérer même si on a une folle envie de fermer le livre et l'abandonner à son sort. Si j'avais fait ça j'aurais manqué un bon polar dans le style classique sans super héros, sans artifice ou effets spéciaux mais avec du travail d'enquête, de la réflexion, de la recherche et de la déduction. Vous me direz 'alors pourquoi avoir voulu abandonner', la réponse est dans la longueur de la démonstration du fonctionnement du système policier japonais. La police dans ce roman souffre de hiérarchite aigue , d'individualisme endémique, de cloisonnement maladif et d'arrivisme égoiste. Tout cela nous est démontré longuement comme si il y avait un deuxième roman dans le roman. Malheureusement l'intrigue semble se noyer dans cet océan de bureaucratie et le lecteur s'y noie aussi. Heureusement au début du livre on a une liste des différents policiers impliquées ainsi que leur surnom et le département ou service auquel ils appartiennent, c'est dire... Passé cette embuche le roman se déroule très bien et les pages se tournent rapidement.
La montagne joue un rôle important dans cette histoire. Au début un incident important s'y déroule et cet incident reviendra dans le dénouement de l'intrigue. L'alpinisme est aussi à l'honneur dans ce roman et on aurait aimé avoir une carte ou un croquis des différentes voies et sentiers empruntés car ça a une incidence sur l'explication de certaines décisions prises par les randonneurs.
Au final nous avons là un excellent polar un peu gâché par la longue parenthèse sur le fonctionnement de la police et si jamais on a un autre roman de cette autrice en français je le lirai certainement car elle mériterait mieux qu'une note moyenne.

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Un polar sombre à l'intrigue complexe. Tous les éléments sont-ils liés ou le hasard se mêle-t-il de tout cela ? Une enquête menée par des policiers qui la traitent comme une compétition et s'enlisent tout seuls dans leurs rivalités et leur crainte. La pression augmente et ils pataugent. Un roman sur lequel règne la montagne, majestueuse et hostile, envoûtante et ogresque, jusqu'à susciter la folie.
Lien : http://appuyezsurlatouchelec..
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Une enquête bien menée. Malgré quelques longueurs, on est pris par l'intrigue qui nous donne envie de connaître la fin.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Tout accident survenu à une personne seule sur un chemin peu fréquenté est nécessairement un cas particulier, et on ne pouvait exclure, selon l’époque de l’année et le temps qu’il faisait au moment de l’accident, des cas encore plus particuliers. Les doutes et les regrets que lui avait laissés l’affaire d’Iwataiseux n’étaient probablement pas sans rapport avec ce que l’instinct, ou plutôt le flair, de Sano lui avait soufflé.
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Ici, on endormait les patients, sans égard pour leur pathologie ou leur état de santé, en leur administrant tous les trois jours du Fluphénazine, un neuroleptique particulièrement puissant qu’on ne doit donner qu’une fois tous les dix jours en raison de sa très longue demi-vie, et du sulpiride, un autre médicament fort, le reste du temps. On leur donnait aussi des anti-parkinsoniens, afin de limiter les symptômes de Parkinson qui résultaient des neuroleptiques, et ce sans contrôler les effets secondaires de ces médicaments sur le fonctionnement cardiaque, la fonction hépatique ou la numération sanguine des patients. C’était comme ça dans cet hôpital. Tous les patients étaient calmes et faciles, mais sa conscience, puisqu’il lui en restait encore un peu, la tourmentait parfois.
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En le voyant sortir du baraquement, le visage assombri par la barbe qu’il ne rasait qu’une fois tous les trois jours, le dos un peu voûté, ses camarades lui trouvaient une ressemblance avec un vieux tanuki. À vrai dire, son apparence était plus proche de celle d’un ours, mais personne ne le comparait à cet animal parce qu’il n’était pas méchant. Autrefois, il avait parfois le vin mauvais, mais depuis dix ans qu’il buvait seul, ses collègues ne l’avaient jamais vu en colère. Son goût pour la bouteille ne lui avait jamais fait perdre un jour de travail.
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“La salope !” Les flammèches prenaient l’aspect du visage de sa femme, et qu’il fût ou non endormi, il percevait une voix féminine qui criait ou gémissait, tantôt proche, tantôt lointaine. Il n’aurait su dire si c’était celle de sa première ou de sa seconde femme, mais elle l’accablait de reproches, se plaignant de sa belle-mère, de la mort de leur enfant qui avait été coupé en deux par une voiture, de ses dettes. Il avait passé la fin de la nuit plongé dans un sommeil agité qu’il avait ponctué d’insultes à son égard.
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Il devait avoir une trentaine d’années, et si ses traits avaient gardé une grâce juvénile, ni son regard qui avait quelque chose de minéral, ni sa voix n’appartenaient à quelqu’un de son âge. Se remémorant l’odeur, l’espèce de dureté, d’exaltation, qu’il avait emmagasinées en lui à l’école de police une trentaine d’années auparavant, Sano se ravisa : ce jeune homme exerçait le même métier que lui.
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