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Dominique Autrand (Traducteur)
EAN : 9782226485533
306 pages
Albin Michel (10/05/2023)
3.97/5   305 notes
Résumé :
Sally et Liss ne pourraient pas être plus différentes l’une de l’autre. Sally, dix-sept ans, vient de fuguer. Anorexique, elle en veut au monde entier. Liss, la cinquantaine, travaille seule à la ferme, dans le silence des champs et des vignes.

En offrant l’hospitalité à Sally, Liss ouvre sans le savoir une porte de sa vie. La jeune fille, qui ne devait rester qu’une nuit, trouve quant à elle un refuge auprès d’une femme différente des autres adultes ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (65) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais lu beaucoup de retours tentants qui m'avaient incitée à mettre ce livre dans ma PAL. Et cela a été une demie déception. Je pense qu'il a souffert de la comparaison avec ma lecture précédente, un pavé dans lequel je m'étais immergée pendant quelques jours (Les frères K), et il m'a fallu quasiment la moitié du livre pour enfin me sentir vivre cette histoire aux côtés des deux héroïnes. Ne vous attachez donc pas à ce seul retour. Lu à un autre moment, il m'aurait sans doute plus embarquée.

Sally 17 ans vient de fuguer de la clinique où elle était soignée pour anorexie. Elle est en colère, ne trouve pas sa place au milieu des autres, se sent différente. Liss, la cinquantaine, vit seule dans une ferme beaucoup trop grande et exploite le domaine. Elle n'est pas appréciée par tous au village. Sally va trouver refuge auprès de cette femme, pour une nuit d'abord, puis quelques semaines, et ces deux femmes, aux antipodes l'une de l'autre, vont s'apprivoiser, s'aider mutuellement.

Ces deux femmes, il m'a fallu du temps pour commencer à les apprécier, à passer derrière le côté un peu stéréotypé du début de l'histoire, une jeune fille anorexique recueillie par une femme en butte à l'hostilité d'une partie du village. Mais ce qui m'a donné dès le début envie de poursuivre cette lecture, c'est l'écriture qui dépeint à merveille la nature exubérante de cette fin d'été. Et peu à peu, grâce aux descriptions de cette nature, des travaux de la ferme, j'ai commencé à partager leur vie, avec leurs blessures, les non-dits. J'ai voulu savoir ce que cachait la solitude de Liss, à qui elle écrivait. J'ai voulu savoir si Sally allait reprendre sa vie en main, dépasser ces révoltes adolescentes, et j'ai finalement apprécié la fin de cette lecture.
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HYMNE DE NOS CAMPAGNES

Le parfum des poires anciennes se laisse humer, et surtout dévorer.
Sally, adolescente en mal être s'enfuit de l'hôpital où elle est traitée. Elle se retrouve en pleine campagne, dans une ferme, chez Liss.
Liss l'accueille mais ne pose pas de question, Liss est secrète.
Liss n'impose pas, elle propose... et Sally petit à petit retrouve le goût des choses simples. Une poire, le travail une pomme de terre, le miel,... le goût de la nature.
Petit à petit une belle amitié naitra entre les deux femmes qui se sont trouvées et qui se soignent l'une et l'autre de leurs blessures profondes.
Je ne vous en dirai pas plus, donc à vous de lire !

C'est un livre très sympa qui traite avant tout de la résilience par l'approche de la nature. Un peu feel good aussi. Pour ma part, je n'ai pas vraiment réussi à entrer en empathie avec les protagonistes et je n'ai pas non plus été émerveillée par l'hymne à la campagne... mais c'est peut être parce que la campagne, c'est mon quotidien aussi ;-) Je connais le goût magnifique de ces choses que l'on cultive (et accessoirement, je viens de faite une goutte au cassis, à déguster en octobre !)

En tout cas, même si je n'ai pas vraiment accroché, c'est loin d'être un mauvais bouquin donc vous pouvez tout à fait vous faire plaisir en croquant dans ces poires anciennes.


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Ce roman m'a permis de passer un excellent moment de lecture.
L'esprit du roman est différent de ce que je pensais y trouver après la lecture du résumé ainsi que l'illustration figurant sur la couverture.
Je croyais avoir à faire à un roman terroir qui me procurerait simplement un moment de détente pour l'été.
Mais il n'en est rien, bien au contraire, le ton du récit n'est que gravité et profondeur avec un fond de dystopie réaliste ancrée dans notre époque.
2 femmes se rencontrent par une chaude journée d'été sur une route quasi déserte.
L'une solitaire, la quarantaine bien avancée, l'autre est une jeune fille de 17 ans en fugue.
Malgré leur différence d'âge, elles vont se reconnaître l'une l'autre, se comprendre sans mots ou discours artificiel dans un lieu authentique, loin de la ville.
Car les deux femmes blessées par la vie sont toutes les deux en quête de sens dans un monde qui n'en a plus.
La liberté aussi est un élément vital pour les deux personnages féminins.
Elles en ont été privées l'une comme l'autre et la réclame à cor et à cri, l'une ayant vécu dans un milieu patriarcal et machiste, aux idées étriquées et archaïques sur la vision de la femme, l'autre est sous pression des dictats de la société, de la norme qu'elle rejette violemment.
Ainsi malgré les difficultés elles vont tenter de se reconstruire dans la solidarité et l'amour, au sens général du terme.
C'est une belle leçon de vie que nous donne ce roman tout en finesse, il est un hommage à la femme trop longtemps soumise au joug de l'homme et de la norme, des conventions et des pressions qui pèsent fortement sur elle.
L'auteur, un homme, par ce roman, nous donne une vision de la femme qui tente de s'émanciper malgré les obstacles qu'elle rencontre.
Il est aussi une incroyable histoire de sororité et de solidarité féminine qui rend les personnages du récit inoubliables malgré la violence de certaines scènes.
J'en recommande vivement la lecture, je l'ai savouré, c'est un roman rare.


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Un excellent moment de lecture, j'ai tout aimé, l'histoire, l'écriture, la poésie des mots. Je l'ai dévoré, tant je l'ai trouvé beau.

Sally, dix-sept ans, marchait depuis un moment, elle pestait contre la chaleur, elle détestait d'être obligé de manger, surtout quand les autres le disaient ou parce que tout le monde le faisait. Elle s'était enfuie d'une clinique où elle était traitée pour l'anorexie. Elle était en colère contre le monde entier, ses parents, ses professeurs, les médecins.

Liss, la cinquantaine, travaille seule à la ferme, dans le silence des champs et des vignes.
« Au sommet de la route étroite qui montait entre champs et vignobles, l'air chaud vibrait sur l'asphalte. Liss, qui grimpait lentement la côte sur son vieux tracteur sans cabine, croyait voir de l'eau, une eau plus fluide que la normale ; plus légère et plus ondoyante. Une eau qu'on ne buvait qu'avec les yeux.
Sur les champs moissonnés où luisaient les chaumes, le blé était encore présent dans la puissante odeur de paille ; poussiéreuse, jaune, saturée. le maïs commençait à sécher ; son bruissement dans la brise d'été n'évoquait plus le vert, il se transformait en un chuchotement rauque à la lisière du champ. »

Sally, essaie de l'éviter, mais Liss, lui demande de l'aide, une roue de sa remorque a glissé dans le fossé. de fil en aiguille, Liss, comprend beaucoup de choses, elle lui propose une chambre pour la nuit ne sachant où aller, Sally accepte.
Elle trouve un refuge où on ne lui pose aucune question, elle fait ce qu'elle veut, on ne la juge pas. Elle restera de longues semaines.

« D'un autre côté, c'était chouette d'être ici : la ferme de Liss était le premier lieu qui ne cherchait pas à la retenir.
Elle n'en connaissait aucun qui n'ait pas tenté d'une façon ou d'une autre de la ligoter. La maison. L'école. Les cliniques. On y entrait, et voilà que les ficelles, les chaînes, les cordes et les filets se mettaient à pousser des murs et du plafond, il devenait de plus en plus difficile d'aller et venir à l'intérieur, il devenait de plus en plus impossible de sortir – de la maison, de l'école, des maisons des amis et de partout. C'étaient des chaînes souples, des cordes élastiques et des filets en caoutchouc, mais plus on voulait partir, plus ils vous retenaient, vous tiraient doucement en arrière ; la nuit ils devenaient collants et lourds et si on ne fermait pas la bouche, si on ne respirait pas par le nez, ils pénétraient en vous. Ou bien ils se collaient à la nourriture et on les avalait par mégarde comme un cheveu, un cheveu qui n'en finissait pas, de plus en plus en plus épais et solide et qui vous tiraillait à l'intérieur jusqu'à vous faire vomir. Parfois il valait mieux ne pas manger. »

C'est la rencontre de deux femmes cabossées par la vie, qui ont du mal à s'exprimer. Elles travailleront de concert.
Sally, découvrira pour la première fois, tous les travaux de la ferme, elles récolteront les pommes de terre, les poires, le raisin, elles sucreront les abeilles.

Elles s'apprivoiseront tout doucement et elles commenceront à se confier sur ce qui les éloigne des autres.

Le Parfum des poires anciennes de Ewald Arenz, est plein d'émotions, les descriptions sur la nature, les arbres, sont magnifiques.
Une histoire touchante, deux femmes fragiles, qui grâce à l'amitié, essaieront de vaincre leur solitude. Un coup de coeur. La nature est au centre de ce formidable roman.
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le titre m'attirait depuis un moment, il me faisait penser à un autre livre, d'une auteure également allemande, " le goût des pépins de pomme", que j'avais beaucoup aimé.

Eh bien, j'ai savouré aussi ces poires, variétés anciennes, dans le verger de Liss. Je les ai découvertes en même temps que Sally. Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer mais comme Eluard l'écrivait si joliment" il n'y a pas de hasards, il n'y a que des rendez-vous ". Liss s'enlise dans sa vie terne, rythmée par les durs travaux de la ferme où elle vit seule. La jeune Sally s'est échappée de la clinique où on la soigne pour son anorexie et ses scarifications. Où elle étouffe, se sent prisonnière, incomprise.

Liss l'accueille simplement, sans lui poser de questions, sans montrer de pitié. Et peu à peu s'instaure un lien entre elles, unique et puissant. Ce mois chez Liss sera pour Sally un parcours révélateur, un lieu d'initiation, de renaissance aussi.

Outre l'empathie éprouvée pour ces deux personnages complexes et attachants, pour leurs souffrances intimes, j'ai aussi apprécié l'écriture. Les descriptions de la campagne allemande, des saveurs, des odeurs sont un enchantement . Une lecture réjouissante pour les sens et le coeur...
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critiques presse (1)
LeMonde
16 juin 2023
Un lumineux éloge de la différence doublé d’une ode à la nature.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Elle pensa aux abeilles. Le travail d'équipe a parfois du bon. L'autre vous permet de voir où est votre place à l'intérieur d'un tout. D'avoir tout à coup un rôle à l'intérieur de ce tout, au lieu d'une simple présence.
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Il était si rare que les choses soient en équilibre. Sans bonheur ni chagrin. En d'autres termes que le bonheur et la tristesse soient en suspens, se contrebalancent si parfaitement qu'on n'a plus envie de bouger.
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Au sommet de la route étroite qui montait entre champs et vignobles, l’air chaud vibrait sur l’asphalte. Liss, qui grimpait lentement la côte sur son vieux tracteur sans cabine, croyait voir de l’eau, une eau plus fluide que la normale ; plus légère et plus ondoyante.Une eau qu’on ne buvait qu’avec les yeux.
Sur les champs moissonnés où luisaient les chaumes, le blé était encore présent dans la puissante odeur de paille ; poussiéreuse, jaune, saturée. Le maïs commençait à sécher ; son bruissement dans la brise d’été n’évoquait plus le vert, il se transformait en un chuchotement rauque à la lisière du champ.
L’après-midi était torride et le ciel haut, mais quand on coupait le moteur on remarquait soudain que les chants d’oiseaux étaient moins nombreux et les stridulations des grillons plus sonores. L’été tirait à sa fin, Liss le voyait, le humait, l’entendait.
C’était une sensation agréable.

(incipit)
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C'étaient les odeurs qui lui manquaient le plus. Le moût de poire dans la cave à vin. Dehors, dans la cour, les effluves des vaches que le vent apportait parfois des étables du village à la tombée de la nuit. L'odeur des pommes de terre tout juste sorties du sol, et leur arôme une fois cuites, quand on les mange avec du sel. Et puis ce parfum ancestral de soleil et de poussière qu'ont la paille et le foin quand la porte de la grange est ouverte et qu'on est sur le seuil en train de lire.
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Difficile de trouver un mot pour décrire ce mélange de fermeté et de fondant de la chair dans la bouche. Le rouge avait un goût plus sucré et le blanc une infime touche d'amertume, mais les deux ensemble donnaient un goût qui… la lumière du soleil aurait peut-être ce goût là si elle traversait l'immensité bleue du ciel, puis le vert passé des hauts arbres pour vous tomber tout droit sur la langue à la fin d'un long été.
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Vidéo de Ewald Arenz
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