Ancien juge et ancien député (UMP)
Georges Fenech livre sa vision de la justice.
Evidemment, ce livre horripilera ceux qui parlent de fantasme sécuritaire et/ou pensent que la délinquance est plus le fruit d'une injustice sociale que le fait de comportements individuels.
La conviction de l'auteur est qu'il est absolument nécessaire d'instaurer une vraie réponse pénale, même légère (mais avec une contrainte réelle), plutôt que de laisser la délinquance impunie, si l'on veut réduire l'insécurité. Sur ces questions,
Georges Fenech livre sa conviction, bien établie. le lecteur qui tente de se faire sa propre opinion aura son doute besoin de lire ailleurs quelques arguments contradictoires.
L'auteur est aussi très dur envers le Syndicat de la Magistrature qui, même s'il a toujours été minoritaire, a réussi à s'imposer dans tous les rouages du pouvoir judiciaire. Sur ce point, il n'a pas de mal à être assez convainquant : il lui suffit de citer les propos ou écrits de ses adhérents qui assument de placer leur propre idéologie au dessus de tout pouvoir politique, et se placent même au dessus des lois de la république, votées par des parlements démocratiquement élus, puisqu'ils estiment juste d'y résister si leur conscience politique le leur dicte.
Ce positionnement, de ceux qui firent l'actualité avec leur Mur des cons, semble constituer un double danger pour la démocratie : le premier parce qu'il nie la volonté du peuple souverain; le second, parce qu'en faisant cela, ils favorisent toutes les exaspérations populaires.
Je ferme se livre en me disant que si l'indépendance de la justice est une condition de la démocratie, cette indépendance ne se limite pas à la séparation d'avec le politique, mais qu'elle doit aussi se traduire par une indépendance vis à vis de toute idéologie, pour rester au service de la souveraineté populaire, exprimée par les lois de la république.