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EAN : 9782707311849
87 pages
Editions de Minuit (01/10/1988)
3.86/5   55 notes
Résumé :
« Dans une ville de province à l'est de la France, au début des années soixante, Mathilde Serpenoise retrouve la maison familiale qu'elle a quittée quinze ans auparavant.
Revenant d'Algérie avec bagages et enfants, elle est violemment accueillie par son frère qui l'accuse de fuir la guerre et de revendiquer son héritage.
Une bourgeoisie qui se dispute obstinément comme des paysans qui se souviennent éternellement des conflits de village sans en connaît... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Je jouais une partie du rôle de Mathilde pour le club de théâtre du lycée en seconde. J'en avais repris une scène avec mon partenaire pour l'option art dramatique au bac, deux ans plus tard.
Un peu de maturité en plus, et le jeu en était complètement changé. Les mots avaient beaucoup plus de sens...

Tantôt dure, tantôt si drôle, abordant des sujets difficiles voire tabous, cette pièce a grandement contribué à mon amour pour le théâtre. Je n'étais peut-être pas assez mature à l'époque pour tout comprendre, mais elle m'avait tout de même vraiment bouleversée.
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une pièce moderne qui ressemble à une tragédie au début, amis qui évolue ensuite. très facile à lire, sur fond d'après guerre et guerre d'Algérie
Mathilde revient dans le village de l'est de la France où elle a grandi. On apprend qu'au moment d'hériter de ses parents, elle a choisi la maison, laissant l'usine à son frère Adrien. Mathilde est mère d'un fils, Edouard, qu'elle a eu suite à un viol et qui lui a valu le mépris de sa famille et d'être tondue à la fin de la guerre ( on comprend que c'est son frère qui l'avait dénoncée à ce moment aux autorités, charmante famille…).
Mathilde est partie faire sa vie en Algérie, où elle a eu une fille, Fatima. Elle revient à présent, décidée à habiter la maison de son enfance qui lui revient par héritage, obligée de cohabiter avec son frère, la femme de ce dernier , Marthe (une alcoolique allumée obsédée par le diable), et le fils d'un premier mariage Mathieu, étroitement surveillé par son père, qui va décider pour échapper à sa famille de s'engager dans la guerre d'Algérie.
Madame Queleu est une domestique de la famille.
Le soir de leur arrivée, la première femme d'Adrien, Mary, apparait sous forme de fantôme à Fatima sous l'arbre du jardin. Elle est la seule à voir le fantôme, si bien qu'on la prendra pour une folle.
L'affrontement entre le frère et sa soeur est violent mais ils parviendront à s'entendre...
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Je n'avais encore jamais lu d'oeuvre de Bernard-Marie Koltès que je connaissais de nom. J'ai emprunté cette pièce trouvée à la médiathèque pour me faire une idée.
Ce qui m'a sauté aux yeux avant même de découvrir le texte, en lisant la liste des personnages, c'est que leurs noms font expressément allusion à des quartiers de la ville de Metz (Serpenoise, Qeuleu, Plantière, Sablon, Borny...) !!! Ce qui en fait un écho particulier quand on connaît la région.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de pièce de théâtre et j'ai aimé me faire la représentation dans ma tête.
L'histoire se déroule dans les années 60 sur fond de guerre d'Algérie et elle débute avec le retour à la maison de Mathilde, dont le frère, Adrien est un gros industriel. Mathilde a hérité de la maison bien que ce soit Adrien qui y habite, elle a été exilée jeune femme, fille-mère alors que c'était très mal vue de la bonne société.
C'est une histoire de vengeance et de guerre entre frère et soeur mais fortement traversée par les thèmes de l'identité, des classes sociales, de la relation parent-enfant.
Un texte intéressant bien que sombre, à l'écriture puissante.
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Cette pièce de théâtre je l'ai lue au lycée... Et je l'avais adorée! D'autant plus que nous avions par la suite assisté à une représentation théâtrale de cette oeuvre. J'en garde encore un souvenir ému... Un jour je le relirai...
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Dans une ville de province à l'Est de la FRance, au début des années soixante, mathilde Serpenoise retrouve la maison familiale qu'elle a quittée quinze ans auparavant. Revenant d'algérie avec Bagages et enfants (Fatima et Edouard) , elle est violemment accueillie par son frère Adrien qui l'accuse de fuir la guerre et de revendiquer son héritage (La maison familiale)
Chef-d'oeuvre de Bernard-Marie koltès, le Retour au Désert est avant tout une convocation de notre mémoire coloniale et de ses zones d'ombre. Il explore notre relation à l'Algérie trouble et schizophrénique.

Bernard-Marie Koltès écrit en fait ses souvenirs d'enfance à Metz, ville de garnison, pendant les "événements d'Algérie" en 1961, comme on disait. A Paris, comme à Metz, le racisme battait son plein et on jetait les Arabes à l'eau sans trop de scrupules. Au départ, cette pièce a été écrite pour Jacqueline Maillan et Michel Piccoli, mise en scène Patrice Chéreau, donc un schéma de comédie avec un duo central, le frère et la soeur. C'est une pièce qui fait un peu figure d'OVNI, car elle parle d'un thème grave et douloureux, sur un ton de comédie . C'est une pièce sur le non-dit, le secret familial et elle fait intervenir le fantastique : il y le fantôme de la première épouse, le fils de Mathilde rêve de s'envoler, le fils d'Adrien rêve de sauter par-dessus les murs, chacun cherche un ailleurs dans lequel disparaître.

Un lien pour entendre Bernard-Marie Koltès https://www.youtube.com/watch?v=0j04p0zf85A

Un entretien entre Patrice Chéreau et Bernard-Marie Koltès https://www.youtube.com/watch?v=dWDDldDBUmc

Teaser de la mise en scène d'Arnaud Meunier, SNA 2015 http://www.theatre-video.net/video/Teaser-Le-retour-au-desert?autostart
Lien : https://deslivresetvous81.wo..
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Je ne parle jamais le soir, pour la bonne raison que le soir est un menteur ; l'agitation extérieure n'est que la marque de la tranquillité de l'âme, le calme des maisons est traître et dissimule la violence des esprits. C'est pourquoi je ne parle pas le soir, pour la bonne raison que je suis une menteuse moi-même, je l'ai toujours été et j'ai bien l'intention de continuer à l'être ; il y a, n'est ce pas, autant de lettres dans un oui que dans un non, on peut indifféremment employer l'un ou l'autre. Alors, entre le soir et moi; cela va mal, car deux menteurs s'annulent et, mensonge contre mensonge, la vérité commence à montrer l'affreux bout de son oreille ; j'ai horreur de la vérité. C'est pourquoi je ne parle pas le soir ; j'essaie, en tous les cas, car il est vrai aussi que je suis un peu bavarde.
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Quelle patrie ai-je, moi ? Ma terre, à moi, où est-elle ? Où est-elle la terre sur laquelle je pourrais me coucher ? En Algérie, je suis une étrangère et je rêve de la France ; en France, je suis encore plus une étrangère et je rêve d'Alger. Est-ce que la patrie, c'est l'endroit où l'on n'est pas ? J'en ai marre de ne pas être à ma place et de ne pas savoir où est ma place. Mais les patries n'existent pas, nulle part, non. Marie, si tu pouvais mourir une seconde fois, je souhaiterais ta mort. Chante tes cantiques, vautre-toi dans le ciel ou dans l'enfer, mais restes-y vautrée, débarrasse-moi de toi.
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Tu ne dors pas ; je reconnais la respiration d'un dormeur. As-tu déjà traversé, la nuit, une chambre où l'on dort ? Fatima, si tu veux te dégouter des hommes, glisse-toi dans leur chambre, regarde-les et écoute les dormir. A quoi sert-il qu'ils s'habillent comme des bourgeois dans la journée, alors que la moitié de leur vie ils la passent étalés comme des cochons dans la mare, inconscients, sans contrôle d'eux-mêmes, plus vides d'esprit, qu'un tronc d'arbre qui dérive sur le fleuve, avec, dit-on, l'oeil qui tourne dans son orbite à pleine vitesse ; et, au réveil, ils en perdent le souvenir. Cette heure de la nuit est effrayante, où l'humanité entière sue dans les draps, où des milliers de personnes, à la même heure, rotent, crachent, grincent des dents, soupirent les yeux fermés, digèrent, digèrent, raclent leur gorge, la bouche grande ouverte vers le plafond. Ils ont bien raison de s'enfermer pour dormir. Tout homme devrait porter, chaque jour, la honte de sa nuit passée, la honte de l'abandon du sommeil. Moi, je ne ferme pas ma porte, car je ne dors pas. J'aurais dû la fermer ; car j'entends ton oncle qui piétine devant la porte.
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C'est idiot. Il y a de plus en plus de gens extraordinaires. Au point que cela va devenir extraordinaire d'être une personne ordinaire. Alors, patiente un peu ; tu n'as rien à faire pour cela, rien.
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Alors, va le dire dans l'armoire, cela te soulagera ; va le dire dans les robes, je ne veux pas le savoir. Mais tu vas être malade si tu le gardes encore.
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Videos de Bernard-Marie Koltès (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bernard-Marie Koltès
Au théâtre Nanterre-Amandiers, le metteur en scène Ludovic Lagarde se saisit du "Quai Ouest" de l'écrivain Bernard-Marie Koltès, cette pièce troublante écrite au tournant des années 80, qui rassemble marginaux et bourgeois désabusés dans un hangar désaffecté : lumière sur une société déclinante.
Comme souvent dans les pièces de Koltès, tout part d'un lieu : dans "Quai Ouest", il s'agit de ce grand hangar désaffecté plongé dans l'obscurité. Pour Ludovic Lagarde, ce hangar est « un décor-personnage. le lieu est le départ de la pièce. » Par les failles et les trous de cet endroit, se faufilera bientôt la lumière de l'aube, mais avant cela a lieu une rencontre entre un bourgeois suicidaire chaperonné par sa secrétaire et la communauté de marginaux exilés qui habite le hangar. Arrivé en jaguar, Maurice Koch perturbe l'équilibre de la communauté en leur offrant une opportunité de fuite. Les désirs des uns et des autres germent, s'entrechoquent puis s'annulent.
C'est toute une époque qui vient s'échouer sur le "Quai Ouest" : les utopies et les rêves exprimés dans les marges s'effritent sous une menaçante vague de néolibéralisme et de financiarisation. Pour Koltès, ce lieu est l'occasion de rencontres improbables et de faire survivre la poésie dans un monde où elle s'érode. Un monde avec de nombreuses résonances avec le nôtre : la question du bouc émissaire lorsque Cécile, émigrée frustrée libère sa haine face à Abad, mais aussi « la colonisation et la _décolonisation_. À la fin de la pièce, Cécile parle en quechua, le langage de ses origines qu'elle ne connait pas elle-même. Cette décolonisation de la personne est intéressante vis-à-vis des débats qui font rage aujourd'hui en France. L'extrême droite en France vient sur un terrain colonial, au moment où le mouvement de décolonisation et la déconstruction de ces dominations interviennent. » analyse Ludovic Lagarde.
Olivia Gesbert invite à sa table le metteur en scène Ludovic Lagarde pour nous présenter cette nouvelle pièce.
#Théâtre #QuaiOuest _____________
Prenez place à La Grande Table pour rencontrer d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture, ici https://www.youtube.com/watch?v=P3e3n1f0N4E&list=PLKpTasoeXDrpsBVAaqJ_sANguhpPukaiT&index=5&t=3s&ab_channel=FranceCulture ou sur le site https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie
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