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Jérémie Royer (Autre)Michel Ragon (Autre)
EAN : 9782226477057
136 pages
Albin Michel (07/02/2024)
3.79/5   49 notes
Résumé :
« Homme du sable et du sel, la mer le fascinait»
1650. Un jeune homme de 20 ans à peine, originaire des Sables-d'Olonne, s'embarque à destination des Caraïbes en quête de « la terre des délices du coeur ». D'abordages en naufrages, de combats en expéditions, celui qu'on nomme désormais « l'Olonnois » va devenir l'un des flibustiers les plus redoutés de son époque...
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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« Homme de sable et de sel, la mer le fascinait. »
Avec le Marin des sables j'ai donc largué les amarres et pris le grand large, cap à l'Ouest, à bord du Saint-Dimanche, en compagnie de l'Olonnois pour découvrir le Nouveau Monde et plus précisément les Indes occidentales au temps des flibustiers français, grands coureurs de la Caraïbe au XVIIe siècle et ennemis jurés des lanceros et pirates espagnols, anciens maîtres de cet espace insulaire.

L'Olonnois, un jeune homme de vingt ans qui, comme de nombreux autres parias, fuit la pauvreté, la terreur et la violence (guerre civile entre catholiques et protestants), et signe un engagement de trois ans pour Saint- Domingue afin d'assouvir ses rêves de nouveaux horizons.

Ainsi c'est la destinée de cet homme, peut- être fils de saunier des Sables d'Olonne, qui nous est conté par Michel Ragon sur près d'un quart de siècle.

Sur les traces de l'Olonnois surnommé le Fléau des Espagnols, je suis allée de découvertes en surprises . Tout d'abord j'ai partagé son quotidien au sein de la communauté des boucaniers, chasseurs et fournisseurs de viande fumée, vivant comme une bête de somme, exploitée jusqu'au sang, un enfer au milieu d'une nature luxuriante. Ensuite l'accompagnant dans sa fuite, j'ai vécu quelques temps avec les Arawaks, qui vivaient leurs derniers jours, dans une atmosphère apaisante. Puis après avoir connu, l'enfer et le paradis de Saint-Domingue, l'île de la Tortue, bastion de la flibusterie française m'a accueilli, me livrant ses secrets et arnaques : l'amatelotage, les codes des Frères de la côte, la vie particulière de ces hommes « sans foi, ni loi », épris de liberté, aux rêves aussi grands que les mers qu'ils sillonnaient.

Peu à peu, je me suis attachée à l'Olonnois et à son équipage jusqu'au dernier voyage, de défaites en exploits, d'échecs en réussites, d'expéditions en explorations, j'ai pu le voir grandir, apprécier l'homme qu'il était devenu, avec ses contradictions et paradoxes. Avec talent Michel Ragon brosse le portrait de ce flibustier nous le rendant émouvant et tendre bien qu' il soit réputé pour sa cruauté, sa férocité, et la haine viscérale qu'il vouait aux espagnols mais toujours animé par le désir et le rêve de trouver un monde digne d'un Eden où le soleil ne se coucherait jamais.

Roman d'aventure, roman historique je remercie Michel Ragon pour ce voyage qui m'a permis de découvrir et imaginer la vie de François l'Olonnois dit aussi l'Olonnais, l'un des plus fameux flibustiers français, contemporain de Michel le basque, compagnon avec lequel il réussit la prise de Maracaïbo.

Pour information, le premier à référencer les aventures de l'Olonnois fut un de ses contemporains Alexandre-Olivier Exquemelin (1645-1707) chirurgien de la flibuste mais auteur entre autre de Flibustiers du Nouveau Monde et d'une Histoire des Frères de la Côte. Michel Ragon semble s'être inspiré de la vie de ce dernier pour camper un de ses personnages, Antoine le chirurgien de l'équipage et de ces récits pour broder cette fabuleuse aventure.

Une lecture dépaysante, instructive. Un périple mouvementé.
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Un peu déçu par cette bande dessinée que l'on m'avait vantée.
Certes le cadre historique est intéressant, c'est l'époque où nos valeurs morales supérieures s'imposaient aux indigènes d'Amérique.
Les quelques rappels de la servitude volontaire consentie par les pauvres européens qui s'engageaient avec des rêves plein la tête se retrouvant à effectuer les basses besognes de leurs propriétaires est une entrée intéressante.
La guerre entre espagnols et français également, par barbares natifs interposés.
Le personnage de l'Olonnais me semble dans cette bande dessinée assez loin de l'image que j'avais du personnage historique. Si un adjectif le qualifiait dans mon esprit, c'était cruel. Ici, c'est presque une gentille victime homosexuelle jetée dans le maelstrom de la grande histoire et contraint à quelques massacres de ci et de là...
Graphiquement, j'ai trouvé l'ensemble très coloré mais fade. Paradoxal...
Aucun abordage violent, les scènes s'y référant ont été habilement évitées pour y préférer des pages rougies par le sang des victimes.
Pour faire album jeunesse? Pour éviter de dessiner des choses difficiles?
Je ne sais pas, n'ai pas tranché mais cela m'a laissé un arrière goût d'incomplétude. Tant pis.
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En ce XVIIe siècle, l'Amérique continue de faire rêver. Même si elle est théoriquement répartie entre l'Espagne et le Portugal, les terres sont si éloignées qu'il y a toujours un peu de place à prendre pour les jeunes hommes intrépides. L'Olonnois est du nombre de partants, et pense rejoindre un paradis terrestre. C'est plutôt un enfer qui l'attend : acheté par des boucaniers, il sera traité comme un esclave pendant de longs mois.

Sa seule échappatoire sera de s'engager sur la mer avec des flibustiers, en quête de galions espagnols remplis d'or à piller. Il brillera tellement dans ce nouvel exercice qu'en peu de temps, la seule évocation de son nom fera trembler les capitaines les plus aguerris.

Roman d'aventure dépaysant et rondement mené ; toutefois, mis à part quelques parenthèses historiques bienvenues, j'ai trouvé l'histoire trop convenue et sans réelle surprise.
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Le marin des sables est une aventure sous fond historique qui raconte le mode de vie des boucaniers et des flibustiers à l'époque de Louis XIV et de Colbert. le royaume de France est alors en guerre avec le royaume espagnol, les bateaux ennemis sont abordés, l'équipage sinon tué, est laissé à l'abandon sur des îles désertes, pas de quartier. Et notre personnage principal n'en a que rarement. L'Olonnois, son surnom, il le doit qu'il est originaire des Sables d'Olonne. Pauvre, à mi chemin entre le travail de la terre et de la mer, il décide de s'embarquer pour rejoindre le nouveau monde et rêve du Paradis. En chemin, il va apprendre les rudiments de la marine, avant de débarquer sur l'île de Saint-Domingue, où il s'est engagé comme boucanier pour une durée de trois ans. Mais la rudesse de ces condisciples, leur extrême agressivité, leur châtiment corporel, font vite que l'Olonnois comprend qu'il est arrivé en enfer. Il va donc fuir et va se réfugier parmi les Indiens Arawaks, où il va pouvoir gouter pendant quelques temps à une certaine quiétude et du repos. Au retour d'une de ces promenades, il découvre le camp massacré, les Indiens éviscérés et décapités. L'Olonnois se sent trahis par les espagnols qui se sont pris à un peuple pacifiste et décide de se venger.

L'olonnois devient alors une des terreurs des mers après avoir rejoint l'île de la Tortue, et décide d'exercer sa vengeance dès que sa route croise celle d'un bateau espagnol, massacrant ces occupants et se délectant du sang recouvrant son sabre.

Michel Ragon s'est donc fortement inspiré de la vie de ce pirate des mers des caraïbes pour en faire un texte qui tient bien la barre. Quelques longueurs se glissent vers la fin du livre, mais par sa lecture, j'en ai beaucoup appris sur les us et coutumes des boucaniers et des flibustiers : homosexualité, partage des gains, prime pour perte d'un oeil ou d'un membre, esclavagisme.

Le style de l'auteur est très particulier mais pas désagréable, il a tendance a accumuler les adjectifs, les verbes ou les noms donnant un rythme dans son texte.

La fin est un peu rapide à mon goût, mais je ne lui en veux pas pour autant.

Des petits bonus à découvrir sur mon blog.
Lien : http://exulire.blogspot.fr/2..
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Ce court récit, plein de fureur, de violence et de nostalgie décrit la vie - à peine romancée - de l'Olonnois, fameux pirate français du XVIIe.
Fuyant la pauvreté de la Vendée, un jeune homme plein de rêves atterri aux Caraïbes où il se fait boucanier. La vie est rude, l'amatelotage imposé et la découverte des indiens arawak passionnante, malgré les sombres présages de leur disparion. Très vite, le démon de l'aventure le pousse à rejoindre les flibustiers, et à s'associer avec leurs chefs les plus en vue afin de monter la première grande expédition contre Maracaibo.
Lu d'une traite, à 20 ans, ce roman fut le parfait relais des romans autobiographiques de Garneray pour affermir ma passion naissante pour la littérature maritime et sceller le destin de mes nuits à tourner des pages pleines d'embruns.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
— Reste-t-il encore quelques passagers ? demanda le capitaine.
Le second alla s'enquérir, dans le fouillis de n'entre-pont. Sur cette coquille qui, étrangement, retrouvait soudain son équilibre, des hommes prostrés regardaient le désastre. La plupart avait perdu leurs balluchons, leur seule fortune. Tous étaient contusionnés, claudicants, transis. Ils geignaient en longues plaintes, hoquetaient. Certains réussissaient encore à vomir quelques glaires.
Le second revient et fit son rapport :
— Une vingtaine sont passés par dessus bord. À ce que l'on croit, le moine a pensé voir une baleine et, se prenant pour Jonas, lui a sauté dans la gueule. On ne l'a pas revu.
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Si la brillance de l'or les fascinait comme un miroir aux alouettes, ce qu'ils aimaient en réalité par-dessus tout, sans se l'avouer, c'était la mer. La mer qui les détachait du Vieux Monde, qui les retenait, qui les absorbait. La mer les envoûtait trop pour qu'ils pussent demeurer longtemps captifs des bras des femmes. aucun plaisir ne leur apportait un épanouissement aussi irradiant que la mer. aucun sourire ne leur paraissait plus euphorique que le mouvement de l'Océan. La mer, à la fois vie bouillonnante, fertile, passionnée et liberté sans mesure.
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Le père Dominique le lui reprocha : "La violence est excusable, mon fils, pas la cruauté. Vous devrez rendre un jour compte à Dieu de vos excès" et l'Olonnois lui répondit que le fils de Dieu se laissant crucifier entre deux voleurs n'avait pas résisté à faire de l'épate.
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"- Vous n'avez pas pu ses cheveux frisés ? Le démon est plein de malices. Blanchir un Nègre, pour lui, quel jeu d'enfant ! Le chevalier de la Bouère l'a racheté, demi-mourant, à un boucanier. Rien d'étonnant qu'il ait failli trépasser dans les champs de tabac. Il a l'air d'une fille, ne trouvez-vous pas ?"
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Ce n'est pas que le vert manquât dans le paysage de la Tortue. Mais ce vert des cactus, des bananiers, des feuilles de tabac se teintait d'une telle crudité qu'il assombrissait la terre grise et rouge. Il y avait dans ce vert une agressivité, une dureté, qui ressemblaient aux défauts des hommes qui occupaient cette île, eux aussi hérissés de piquants comme des figuiers d'Inde.
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