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EAN : 9782021554557
144 pages
Seuil (01/03/2024)
3.58/5   63 notes
Résumé :
« Depuis toujours nous aimons les dimanches.
Depuis toujours nous aimons nous réveiller sans l’horrible sonnerie du matin qui fait chuter nos rêves et les ampute à vif.
Depuis toujours nous aimons lanterner, buller, extravaguer dans un parfait insouci du temps.
Depuis toujours nous aimons faire niente,
ou juste ce qui nous plaît, comme il nous plaît et quand cela nous plaît. »


En réponse aux bien-pensants et aux apo... >Voir plus
Que lire après Depuis toujours nous aimons les dimanchesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Les arrimant solidement au fil de son humour au vitriol, Lydie Salvayre embarque de nouveau les rieurs dans l'une de ces narrations comme elle seule sait les trousser, irrévérencieuses et subversives, et qui, immanquablement, tout au long de l'envoi font mouche. Après son Irréfutable essai de successologie et son constat de la prime à la médiocrité commerciale en matière littéraire, la voilà qui s'en prend derechef au monde marchand pour un éloge de la paresse, cet art subtil et vagabond qui, en ouvrant la porte à l'inattendu et à la pensée, pourrait changer le monde en le ramenant à l'essentiel : l'épanouissement et le bien de chacun.


Autrefois simple moyen de subvenir à nos besoins, le travail est devenu à l'ère industrielle le moyen de produire et de générer des richesses, dans une surenchère de consommation menant à la nécessité de trimer toujours plus pour un bonheur toujours plus inaccessible. « Quel usage faisons-nous de l'énorme accumulation de moyens dont la société dispose ? Cette accumulation nous rend-elle plus riches ? plus heureux ? » La crise du Covid aidant, et avec elle celle du travail quand la souffrance au travail semble devenue le lot commun, Lydie Salvayre nous propose une réflexion dont, pour mieux se faire entendre, elle enrobe l'érudition dans l'insolence cinglante et railleuse d'un discours déclamatoire, à la première personne du pluriel, où elle n'hésite pas à persifler jusqu'à ses propres outrances.


« C'est le travail exagéré qui nous use et nous déglingue » et, poursuit cette fois Nietzsche, nous « soustrait à la réflexion, à la méditation, aux rêves », nous plaçant « toujours devant les yeux un but minime [pour] des satisfactions faciles et régulières », car « une société où l'on travaille sans cesse durement jouira d'une plus grande sécurité. » Véritable opium du peuple, cette sécurité nous fait oublier notre condition de mortels pour remettre « à plus tard, à plus loin, à jamais, le temps de vivre qui nous est compté, car les jours s'en vont et… nous aussi » écrit déjà Sénèque. Alors qu'en vérité, constate Baudelaire, « c'est par le loisir que j'ai, en partie, grandi, – à mon grand détriment ; car le loisir, sans fortune, augmente les dettes, les avanies résultant des dettes ; mais à mon grand profit, relativement à la sensibilité et à la méditation ». Sans parler des « trente-six ans d'une paresse entêtée, sensuelle, mondaine, à la fois enchantée et coupable, délicieuse et inquiète, trente-six ans durant lesquels germera, mûrira et croîtra silencieusement la grande oeuvre de Proust : À la recherche du temps perdu »…


Multipliant sous couvert de plaisanterie les références artistiques, philosophiques et politiques – il n'y eut pas jusqu'au gendre de Karl Marx, Paul Lafargue, pour réfuter le droit au travail de 1848 dans son « Droit à la paresse » –, Lydie Salvayre touche à une multitude de sujets essentiels pour nous inciter à repenser, avec d'autant plus d'à-propos que l'Intelligence Artificielle va considérablement rebattre les cartes, « l'organisation du travail en vue d'une meilleure répartition des tâches et des biens. »


Enlevé et hilarant, ce bref roman est, sous ses airs de boutade débridée, un manifeste pour une paresse qui ne serait finalement que sagesse et qui, nous débarrassant du mirage sclérosant de l'Argent, saurait, par un meilleur partage du travail, nous laisser enfin profiter du vrai bonheur d'être et de penser. Coup de coeur.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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L'éloge de la glande.
Paresser pour penser, telle est la devise de Lydie Salvayre.
Dans une société qui cherche à accélérer le temps, où l'occupation relève de l'obsession, où laisser un enfant s'ennuyer confine à la maltraitance, l'auteure met ses sarcasmes au service des contemplatifs qui se laissent vivre.
Son livre commence comme une plaidoirie du Dimanche immobile, barrage à la clepsydre, danse au rythme de l'oreiller et de la couette chiffonnée, où le temps fait une pause, bercé par le ronron de la machine à laver et seulement dérangé par les joggers connectés, lycraphiles à la foulée terrifiée par l'immobilité. Pour certains, drogués de l'activité, ne rien avoir à faire, c'est se retrouver seul avec soi-même, scroller ses rêves en brasse coulée et prendre le risque de prendre conscience de ses vacuités.
Lydie Salvayre appelle à la barre plusieurs témoins d'immoralité. Baudelaire, capable de faire fleurir le mal partout et qui prescrivait « le travail non par goût mais par désespoir car travailler est moins ennuyeux que s'amuser », Verlaine, pas mal de vers dans son bas de laine, qui associait paresse et caresse, Vian, pour qui « le travail, c'est ce qu'on ne peut pas s'arrêter de faire quand on a envie de s'arrêter de le faire » et même le Virgile de l'entrée qui ne croyait qu'au travail démiurgique du paysan.
De mon côté, je m'abreuve d'autres sources inépuisables comme Guitry qui sur le sujet, conseillait : « Ne faites jamais l'amour le samedi soir, car s'il pleut le dimanche, vous ne saurez plus quoi faire. »
Si la première partie consacrée au repos du guerrier dominical est convaincante, servie par la verve rieuse et colérique de l'auteure et son sens de la formule définitive, je trouve que la suite, souffre d'une maladie dégénérative : la rancoeur. Cette vision réductrice et un peu datée qui ne considère le travail que sous l'angle de l'aliénation et de la servitude, en négligeant tous ceux qui s'émancipent ou s'épanouissent dans le boulot, gâche un peu les promesses du titre.
Dans la Grande Librairie, à la question traquenard de Trapenard, sur le travail du dimanche, que le récit de Lydie Salvayre ignore bizarrement, cette dernière susurra un peu gênée, qu'elle y était favorable, mais uniquement dans les musées et les salles de spectacle. Sortez les pagaies, Madame rame. le travail oui, mais pour répondre à ses petits besoins… pas celui qui enrichit « les apologistes du travail des autres », formule radotée toutes les cinq pages et dont elle semble très fière.
Si la vie ne se mesure pas au profit, le travail n'est pas forcément une maladie.
Billet chômé.
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Par ici les paresseux !
Autant vous prévenir de suite, il y a un sacré problème avec cet essai. Il est très difficile de faire un choix dans les citations, à moins de le quoter en entier (plus facile à faire avec la version numérique). Je fais le choix de le citer en totalité (il ne fait que 144 pages et se lit très bien), mais faute de pouvoir le faire sur Babélio (d'autant que ça doit pas être trop légal), je vous invite plutôt à vous le procurer et le lire afin de bien comprendre le sens de ma critique (et lire par la même occasion un essai sur la paresse et le travail, érudit, passionnant, aux contours poétiques et pamphlétaires, sarcastique et drôle aussi). Vous ne serez pas déçus à mon avis, surtout si vous vous sentez paresseux (à ne pas confondre avec fainéant), ce dont je ne doute pas trop que vous l'êtes, la paresse se manifestant très fréquemment chez les lecteurs apparemment.
Sur ce je vous laisse, je suis pressé. Il ne reste que quelques heures à mon dimanche et j'ai encore tout un tas de trucs à faire comme lanterner, baguenauder, musarder, penser, batifoler, lambiner, badauder, folâtrer, butiner, rêvasser... Et paresser un peu, avant un repos bien mérité.
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C'est une petite variation sur le thème de “Le droit à la paresse” de Paul Lafargue par Lydie Salvayre, juste un petit essai délectable, aux tendances anticapitaliste, l'anti “Travailler plus pour gagner plus”, qu'elle remplace par “Travailler moins pour lire plus”. Ce n'est pas qu'un simple éloge de la glande, c'est bien plus politique qu'il n'y paraît, demandant aux politiques d'imaginer autre chose que de nous mettre au service des “apologistes-du-travail-des-autres”, et c'est écrit avec humour et poésie, ironie et pétillance. Elle semble se détacher parfois de son texte, s'appelant elle-même La Salvayre, pour devancer ses détracteurs et mieux les retourner, un manière de dire, qu'on peut en rire, mais qu'elle n'est pas seule :
Tu verras bien qu'un beau matin, fatigué
J'irai m'asseoir sur le trottoir d'à côté, hé-hé
Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi
Assis par terre comme ça
(“S'asseoir par terre” d'Alain Souchon)

J'ai récemment applaudi le Petit éloge de la médiocrité de Guillaume Meurice, on y retrouve le même état d'esprit, la même volonté, j'applaudis de nouveau ce petit livre qui secoue et qui fait du bien, cela fait sans doute de moi un joyeux glandeur, mais j'assume, trop de travail pénible dans notre monde, qui ne profite pas à celui qui de toutes façons finira par en crever, le dos défoncé, les poumons cramés, ou l'impression d'être une merde.
Pourquoi est-ce les poètes, les humoristes, les rêveurs qui remettent le plus en cause notre système économique, alors que ce système nous envoie droit dans le mur, qu'attendent les acteurs économiques pour se réveiller ? Ils n'y tiennent en réalité absolument pas, pour eux, tout fonctionne très bien comme ça, puisqu'ils en profitent égoïstement tout en donnant des coups de pieds dans le cul des fainéants et en cramant la planète par petits bouts.

Et bien oui, un dimanche à glander pour soi à bien plus de valeur qu'un lundi à bosser pour les dividendes des “apologistes-du-travail-des-autres”.
Un dimanche à glander, ou à lire, ça va de soi.

P.S. : Avez-vous remarqué que paresse rime avec sagesse.
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Ah que la langue de Lydie Salvayre, si j'osais, est salvatrice ! Toujours au plus proche de la révolte, elle nous pousse avec son nouveau manifeste à la paresse pour nous émanciper des "apologistes-du-travail-des-autres".

Ainsi, en reprenant l'histoire du travail dans sa forme actuelle, Lydie Salvayre constate qu'il existe depuis uniquement deux cents ans. Avant, c'était une activité pour vivre alors qu'elle s'est transformée pour la poursuite du profit et la production de la société marchande au bénéfice d'un nombre restreint d'entre nous. Parallèlement à ce changement, des philosophes, des poètes et des écrivains réfléchissent à un contre-pouvoir avec la paresse.

Trois parties sont construites de façon très classique : l'identification, la dénonciation et les solutions. Ces dernières reprennent largement les travaux de Charles Fourier et évidemment Paul Lafargue avec son Droit à la paresse, Proust, Bertrand Russel, parmi tant d'autres.

Ce n'est absolument pas nouveau mais dans le climat actuel, quel bien cela fait ! En passant par Nietzche et Blaise Pascal et tant d'autres (la liste est dressée à la fin), Lydie Salvayre reprend, à travers cette satire, les réactions littéraires concernant ce changement sociologique. Son humour est du même acabit que sa culture, élevé !

Travail subi !
Malgré ce ton, Lydie Salvayre dénonce le travail non choisi qui fait mal, en citant des exemples. Ainsi, le "nous" de l'écrivaine dénonce l'asservissement actuel du travail en voulant "tayloriser" les tâches comme celles du soin, de l'aide aux personnes, bientôt de l'enseignement, etc. En fait, tous ceux, invisibles, en premières lignes pendant le Covid ! de plus, aux forces de nos gouvernants qui poussent toujours plus au travail, naît lentement une jeunesse qui ne veut plus se réaliser par le travail !

"L'un de nos slogans préférés affirmant que l'on doit : TRAVAILLER MOINS POUR LIRE PLUS."

Le bandeau reprend le slogan Ne travaillez pas, écrit sur un mur parisien, en 1953, par le théoricien du mouvement situationniste Guy Debord et repris en 68 dans les manifestations. Évidemment, rien n'est très neuf dans Depuis toujours, nous aimons les dimanches. Seulement, il semble important d'expliquer que le courant n'appartient pas uniquement à la mouvance actuelle mais fait aussi référence à des mouvements de pensées anciens.

Lydie Salvayre harangue les apologistes-du-travail-des-autres. Pas sûr, qu'ils la lisent ! Mais, qu'importe, puisque ce n'est pas son but ! Pour respirer, pour sourire, pour calmer sa colère, ce petit traité de rébellion tranquille et ironique est à découvrir !
Chronique Illustrée ici
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critiques presse (5)
LeFigaro
21 mars 2024
La romancière se fait essayiste pour contester l’impitoyable monde moderne et vanter le dimanche et les mérites de l’art de paresser.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Bibliobs
13 mars 2024
Une allègre invitation au farniente qu'on aimerait distribuer aux réunions du Medef. Dans cet essai plus tonique qu'émollient chaque mot fait mouche !
Lire la critique sur le site : Bibliobs
OuestFrance
04 mars 2024
Après « Rêver debout », Lydie Salvayre revient avec un nouveau texte idéaliste. À dévorer !
Lire la critique sur le site : OuestFrance
OuestFrance
03 mars 2024
Après « Rêver debout », Lydie Salvayre revient avec un nouveau texte idéaliste. À dévorer !
Lire la critique sur le site : OuestFrance
LeSoir
29 février 2024
Lydie Salvayre fait l’éloge de la paresse.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Vert, que je t'aime, vert.
Vert du vent et vert des branches.
La barque sur la mer et le cheval dans la montagne.
Avec l'ombre à la ceinture,
elle rêve à sa balustrade,
vert visage, verts cheveux,
et des yeux de métal froid.
Vert, que je t'aime, vert.
Sous la lune gitane,
les choses la regardent,
et elle ne peut les voir...
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Travailler moins pour lire plus, puisque la lecture s'acoquine merveilleusement à la paresse, puisque les bons et vrais lecteurs sont très souvent, sinon toujours, de fieffés paresseux.
Travailler moins pour lire immodérément, insatiablement, jouissivement, certains diraient dangereusement, voir la pauvre Bovary citée par Salvayre pour faire genre.
(page 66)
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Depuis toujours nous rêvons de revivre le bonheur de ces journées d'enfance où une fièvre providentielle nous forçait à garder le lit.
Bonheur d'échapper au contrôle de math ou au cours détesté de gymnastique.
Bonheur de ressentir la fraîcheur de la main maternelle se poser sur nos fronts, puis remonter nos draps d'un geste aussi caressant qu'un baiser. Bonheur surtout de découvrir les plaisirs de la lecture, le dos calé sur de mols oreillers, parfaitement indifférents à tout le reste, et happés, emportés, fascinés par l'histoire du marin Yann Gaos racontée par Loti dans son roman Pêcheur d'Islande. Yann Gaos qui s'absentait de longs mois loin de sa bien-aimée pour s'en aller pêcher, et devenait bientôt, dans un grand souffle marin, notre porte-drapeau, notre héros, notre idole, notre prince prolétaire, notre âme soeur. Nous-mêmes. Enflammés d'amour. Assoiffés d'absolu. Avides de sublime. Enivrés d'infini - la peur du ridicule par l'emploi de grands mots ne nous atteindra que plus tard.
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Vous nous vendez sans cesse le bonheur d’exister en consommant et consommant et consommant et consommant à perte de vie. Mais comment, Messieurs, concevez-vous le bonheur ? Comment ?
Vous êtes-vous demandé un seul jour : que fous-je de ma vie ? Qui ai-je vraiment aimé ? Par quoi fus-je comblé ? Qu’ai-je trouvé de beau et d’admirable dans ce cirque sauvage qu’est devenu le monde et qui me permette de l’endurer ? La mer ? L’enfance ? Cette étrangère à tout calcul qui s’appelle l’amitié ? L’imprudence insouciante ? Le pouvoir de dire non aux idées préconçues comme aux agenouillements ?
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Nous n'en sommes qu'à nos débuts, mais d'ores et déjà, nous pouvons avancer que :
Désormais, le travail ne nous définira plus. Hors de question ! Et à la demande banale : que faites-vous dans la vie ? (sous-entendu quel est votre job histoire de vous situer infailliblement sur l'échelle sociale et de réagir en conséquence), nous répondrons joyeusement : mille choses dont certaines d'une inutilité totale ! et aucune qui nous tient en laisse !
Désormais, nous ne regarderons plus le travail comme constituant le seul espace où se nouent les liens sociaux.
Désormais, le travail ne favorisera ni n'abaissera personne. Fini ! Fini ! Fini !
Désormais, il ne constituera nullement notre unique centre d'intérêt, ni une fin en soi, ni une triste obligation, ni une exténuante corvée, ni un enfermement dans telle ou telle discipline. Rien de tout ça ! Vous avez compris ? Rien !
Désormais, nous ne le dissocierons pas de nos existences ; nous déciderons, sans GPS, du sens à lui donner ; et nous l'organiserons librement ce que curieusement les tenants bornés de la « libre entreprise » ne peuvent concevoir, incapables d'imaginer de liberté hors celle de s'enrichir.
Désormais, nous ne permettrons à personne de nous couper les ailes. À personne !
Et l'os que vous nous lancez en croyant nous apaiser, vous pouvez vous le mettre... (ici Salvayre va trop loin).
Désormais, nous ne laisserons pas nos forces s'abîmer pour des prunes, ni nos visages s'enlaidir par le rictus de la fatigue.
Désormais, nous nous donnerons le droit de ne pas savoir ce que nous voulons.
Désormais, nous avancerons la tête haute - que le chagrin avait courbée - et le regard hardi - que la fatigue avait terni. Dehors la tristesse qui sécrétait l'amer ressentiment !
Désormais, nos lendemains ne chanteront plus comme des casseroles.
Désormais, nous resterons maîtres de nos horloges et de nos destinées, et ce que l'on désignait jusqu'ici par l'expression « art de vivre » utilisée dans les dictionnaires de cuisine ou les catalogues IKEA, retrouvera enfin toute sa raison d'être.
Désormais, la rage et la révolte qui bouillaient dans nos cœurs devant la violence et la mauvaiseté du monde, nous les convertirons en altière sérénité. Nous serons enfin ce que vous ne vouliez à aucun prix que nous fussions.
Puisque désormais, Messieurs, nous habiterons nos vies !
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Vidéo de Lydie Salvayre
Rencontre avec Lydie Salvayre à l'occasion de la parution de Depuis toujours nous aimons les dimanches aux éditions du Seuil.


Lydie Salvayre, née en 1946 d'un père Andalou et d'une mère catalane, réfugiés en France en février1939, passe son enfance à Auterive, près de Toulouse. Elle devient pédopsychiatre, et est Médecin Directeur du CMPP de Bagnolet pendant 15 ans. Elle a écrit une douzaine de romans, traduits dans de nombreuses langues, parmi lesquels La Compagnie des spectres (prix Novembre), BW (prix François-Billetdoux) et Pas pleurer (prix Goncourt 2014).
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09/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite (https://ausha.co/politique-de-confidentialite) pour plus d'informations.
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