Comme avec une photographie, Sebbar fixe des instants avec des mots. Quels instants ? Ceux captés pendant les trajets en métro, à Paris. Elle ne leur invente pas de vie, elle décrit. Elle décrit la misère humaine (beaucoup. C'en est même effrayant toute cette misère), mais aussi des instants de grâce, de partage, l'oubli du lieu où l'on est.
Cela redonne leur humanité aux utilisateurs des transports en commun, qui se sont souvent considérés comme du bétail. Jeter cette lumière sur eux, c'est leur redonner le droit d'aimer, d'avoir une conscience politique. C'est avoir le droit d'exister à nouveau. Parce que ce sont des petites gens qui n'intéresseront personne d'autre que l'écrivaine qui a décidé de porter son regard sur eux. Parce qu'ils sont comme nous, et que nous formons la trame et la vie des romans : ne sont-ils pas plus vivants avec un arrière-fond bruyant et mouvant. Eh ben, c'est nous et tous ceux que Sebbar a fait vivre le temps d'une photo de mots.
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Le temps de quelques stations, le métro nous offre à tous ses rencontres fugitives, la fascination de ces existences qu'on croise sans pouvoir deviner leurs histoires : pauvres, immigrés, élégantes ou coquettes, petits voleurs à la tire, mères et filles en crise, père en adoration devant sa toute petite parée comme une châsse… Remarques fugitives, conversations captées pendant quelques secondes. Aucun jugement, beaucoup de tendresse. A emporter et à lire … dans le métro.
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La Bibliothèque francophone de Paris 8 vous propose une rencontre avec Leïla Sebbar, rencontre littéraire organisée par Ferroudja Allouache et Kamila Bouchemal ainsi que les étudiant.e.s de Master Création critique/Écritures du monde.
Retrouvez cette ressource et sa documentation sur Octaviana (la bibliothèque numérique de l'université Paris 8) : https://octaviana.fr/document/VUN0036_19