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Citations les plus appréciées
Le soir, assis sur la véranda coloniale,

Auprès de la douceur amère de mon coeur,

Je surveillais la baie sous les ombres du ciel

Où vieillissaient déjà les étoiles nouvelles,



Tandis que les requins chassaient au crépuscule.
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Le sommet de la montagne, séparé par un nuage

Ou par du vide, repose sur la volonté de l'artiste

Et sur son pouvoir de créer l'illusion.



Le cône plane heureux dans le haut de la soie.



Dans cet espace, nous qui regardons, qu'allons-nous mettre ?

Le néant de nos esprits géométriques,

Ou le rêve riche et confus de nos imaginations.



Avril 1946
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Tout livre, pour peu qu'il ne soit pas du pur divertissement, est le lieu des questionnements.
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Je dois prendre d'en moins d'une heure un train pour le Tennessee. C'est là que je vais conclure l'achat de 33 000 hectares de terrain qui serviront à établir les usines et des laboratoires nécessaires à la production d'uranium 235 ! Ce site, baptisé X, réunit tous les critères. Le Tennessee le fournira en électricité et en eau, il n'est pas trop loin de Washington et de Chicago, et il est éloigné des côtes en cas d'attaque ennemie... Et enfin, ses conditions d'acquisition sont raisonnables : seulement 4 millions de dollars et 400 familles à reloger !
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En cela, même sachant que c’était inadmissible, la sensibilité d’ex-flic de Conde lui faisait voir le meurtrier comme un justicier, un redresseur de torts, un homme capable de se sacrifier pour solder une vilenie. Et à des époques où dominaient l’égoïsme, l’esprit de lucre et l’ingratitude, ses actes rédempteurs étaient presque un luxe. Macabre, mais un luxe.
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 Je vous déclare avec obéissance, mon lieutenant, que je suis excessivement content, répondit le brave soldat Chvéïk ; ce sera quelque chose de magnifique quand nous tomberons ensemble sur le champ de bataille pour Sa Majesté l’Empereur et son auguste famille impériale et royale…

(Fin)
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A propos du tik (méthamphétamine)



Sous forme de cristaux (crystal meth), le tik coûtait le sixième du prix de la cocaïne pour un effet dix fois plus puissant. Fumer ou injecter de la méthamphétamine produisait un flash rapide : stimulant physique, illusion d'invincibilité, sentiment de puissance, maîtrise de soi, énergie, volubilité excessive, euphorie sexuelle... A moyen terme, les effets s'inversaient : fatigue intense, décoordination des mouvements, nervosité incontrôlable, paranoïa, troubles hallucinatoires visuels et auditifs, plaies et irritation de l'épiderme, délire (fourmillement d'insectes sur la peau), sommeil incoercible, nausée, vomissements, diarrhée, vision brouillée, étourdissements, douleurs à la poitrine... Hautement addictif, le tik menait à la dépression ou à des psychoses proches de la schizophrénie, avec des dommages irréversibles au niveau des cellules du cerveau. La paranoïa pouvait en outre entraîner des pensées meurtrières ou suicidaires et les symptômes psychotiques persister pendant des mois après le sevrage...
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Que le sage scrute les écritures, en quête de connaissances ;

mais ensuite, qu'il les écarte toutes,

comme la balle qu'on sépare du riz.



(Amritabindu Up.18)
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Don Juan était orphelin et non au sens figuré. ll y avait des années de cela, il avait perdu l'être humain qui lui était le plus proche et ce n'était pas son père ni sa mère, mais ầ ce qu'l me parut, son enfant, son seul enfant. On pouvait donc devenir orphelin par la mort d'un enfant, et comment.
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Ramon Tio Bellido
KANDINSKY, page 9



Analysant la charge des « mots/sons » chez Maeterlinck, ou l’usage du « leitmotiv » chez Wagner, il constate de manière prémonitoire que la répétition engendre un sens et une valeur différents de ceux habituellement accordés au mot, qui entre alors dans une sphère « plus surnaturelle » et baigne dans une « atmosphère spirituelle ». Poussant plus loin cette constatation le recours à Moussorgsky, à Debussy et à Schönberg lui permet de distinguer un « Beau extérieur » et un « Beau intérieur », celui, dit-il, « …vers lequel nous pousse une nécessité intérieure lorsqu’on a renoncé aux formes conventionnelles du Beau… ». Nécessité qui, en musique, s’exprime par les dissonances et bientôt l’atonalité, toutes choses surprenantes et laides pour celui qui n’est attiré que par l’apparence et l’imitation, et qui n’admet pas comme « … sacrés tous les procédés qui permettent de manifester [la]personnalité [de l’artiste]… »
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Le tigre



Il allait et venait, délicat et fatal, chargé d'une énergie sans fin, derrière les fermes barreaux et tous nous le regardions. C'était le tigre de ce matin-là, à Palermo, et le tigre de l'Orient et le tigre de Blake et d'Hugo et Shere Kan, et les tigres qui sont et qui seront et aussi le tigre archétype, puisque l'individu, dans son cas, est toute l'espèce. Nous pensâmes qu'il était sanguinaire et beau. Norah, une enfant, dit : Il est fait pour l'amour.



Norah. La sœur du poète, peintre angéliste.
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La révolte contre Ruskin fut une révolte contre lui-même que Proust mena à fond, avec une sorte de nihilisme féroce. Il avait cru dans la beauté du monde extérieur, aussi bien dans les natures mortes de Chardin que dans le charme des lilas, des aubépines et des roses, ou dans les grandes cathédrales-livres. Il se disait maintenant, comme Emerson, que les choses ne sont belles que de cette part de "beauté infinie" que notre esprit amasse autour d'elles. Il avait cru dans la littérature, pensant comme Descartes qu'elle était "une conversation" avec les grands écrivains des siècles passés, et en avait éprouvé sur lui-même toutes les vertus curatives, imaginant que les livres répondaient à toutes nos questions. Il découvrait maintenant que la lecture "est au seuil de la vie spirituelle ; elle peut nous y introduire ; elle ne la constitue pas". Il n'est rien de pire que la passivité à laquelle elle nous invite, que cette vie en surface, dans un total oubli de notre moi profond : l'on imagine la vérité comme une chose matérielle, "déposée entre les feuillets des livres comme un miel tout préparé par les autres".
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Tu sais, Sam, ce qui est différent de moi, c'est ce que j'aime le plus chez toi.
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Il me semblait que, contemporain à ma manière des sermons d'Augustin sur la chute de Rome, je quittais un monastère où la résistance à la barbarie se faisait d'une manière simple : avec la messe en machine de guerre, on y célèbre deux mille ans plus tard une civilisation de l'allégorie et du symbole. Comment, à défaut de croire, pourrais-je ne pas me faire le compagnon de route de cette culture, la mienne, qui a rendu possible cette civilisation, la mienne ? Comment, en effet?



Jeudi de l’Ascension 2021.
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Des vagues de réflexions la submergeaient : que seraient nos rêves, nos espoirs, nos aspirations, sans ces pertes, ces manques, ces béances que nous cherchons à boucher, durant toute une vie? L'inassouvi, maître de ballet, nous saisit d'autorité.



(p.185)
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L'acharnement barbare et inconsidéré des pêcheurs fera disparaître un jour la dernière baleine de l'océan.
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Trouillette a essayé de sortir. Impossible : c'était bloqué de l'intérieur.

Berk a tenté de la rassurer :

— Pas de panique, Trouillette, restons calmes !

— AU SECOURS !!! a hurlé Trouillette. On ne pourra plus jamais sortir, on va finir écrasés sous des tas de lettres !
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La lumière s'éveille arpège d'insolence

Tambour des ombres qui craignent

Et se terrent fantôme de silence

Des oiseaux se mirent dans le vide



(p. 4, première strophe du poèmes Arabesques)
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Le foie d’un pèlerin occupe le quart du poisson, et il contient de la glycérine qui se vend cher dans le sud du pays, aux gens qui savent en tirer à la fois des parfums et de la dynamite.
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Fernando Pessoa
Définir la beauté, c'est ne pas la comprendre.
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