Modalités de clarté d’obscurité
Modalités de clarté d’obscurité
la lumière défaille infailliblement
comme le jour descend
Pas de mouvements sauf de petits mouvements
oiseau gris s’ébrouant dans l’eau du lac
l’aliénation grandissante des arbres
Un soupçon de lune pas trop
Doux cris de sommeil
nuits chaudes noir clair de l’été
l’exactitude obstinée de la mémoire
/ traduction de l’anglais (Irlande) par François Heusbourg
Il retourne sans cesse à la fenêtre
Il retourne sans cesse à la fenêtre
c’est nous qui dépérissons
Animaux
dans le sous-bois
dans les arbres
attentifs à la lisière de la peur
pattes crispées de joie
Paysage
à propos duquel il n’y a rien d’humain
Il retourne sans cesse à la fenêtre
une nuit chaude et tout
Perception du champ complexe non linéaire
souvenirs
et murmure de visages mêlés
Et puis
le grand cri d’ailes déchirées
cette ombre à cheval sur notre ombre
/ traduction de l’anglais (Irlande) par François Heusbourg
L’obscurité nous a de nouveau mis à la dérive
L’obscurité nous a de nouveau mis à la dérive
sans le savoir nous étions devenus
enfants de la marée matinale
alors qu’allongés nous rêvions, la nuit
a largué nos amarres
On nous a offert l’immortalité
mais nous préférons tenter notre chance
par mal du pays peut-être
ou par fierté, ou par peur
d’une nouvelle Troie
Hier j’ai pensé voir de nouveau
derrière moi à l’horizon la fumée
d’une cité en flammes et la vision de
mon fils priant, lavant ses mains
dans les vagues grises.
/ traduction de l’anglais (Irlande) par François Heusbourg
Qui est gris?. . .
Qui est gris?
Le chaton qui joue avec la ficelle
Ou le chat qui joue avec la souris?
Qui est gris?
Le vieux chat voleur de la mère Michel?
Non: son mari.
Chère, ce soir sans lune,
Entre chien et loup
Est d'une poésie
Assez bien choisie
Pour ceux qu'importune
Un jaloux:
Chère, qu'en pensez-vous?
A quoi bon ouvrir la lucarne?
Qui met ainsi cornes au vent
S'enrhume, crois-m'en,
Le plus souvent;
Amour ne chauffe sur son gril
Que les amants;
Rentre ton crâne
Grigou charmant;
A quoi bon ouvrir la lucarne:
Tout est gris.
Les humains sont voraces. Ils dévorent et détruisent, détruisent et dévorent. Ils te croqueront avec leurs yeux, avec leurs mains. Pars, fuis !
Qu'As-Tu De Jaune A Ton Chapeau?
Le geai s'envole dans le bois;
Qu'a-t-il de jaune dans son bec?
Un simple brin de bâton sec,
Ou quoi?
Et toi, mari, et toi,
Qu'as-tu de jaune à ton chapeau?
La plume claire d'un loriot,
Ou quoi?
Où le coq a-t-il la plume?. . .
Où le coq a-t-il la plume?
Pas au bout du bec;
Le bois n'est pas sec,
La cheminée fume;
Où le coq a-t-il la plume?
Dans les doigts de la servante
Qui l'arrachent au croupion bleu;
Où le coq a-t-il la plume?
L'eau dans la marmite chante
Sur le feu.
Où le coq a-t-il la plume?
Sur le vieux volant de bois
Qu'on jette jusqu'en haut
Du toit;
La cheminée fume
Et la soupe bout sans bruit dans le pot:
Où le coq a-t-il la plume?
CHANSONS DE BONNE HUMEUR.
Bonjour Monsieur. . .
Bonjour Monsieur, comment va votre femme?
Fort bien? Tant mieux.
Savez-vous que les roses se fanent
Autour du rameau trop vieux?
Bonjour Monsieur.
Savez-vous que la robe bleue
Est froissée et le ruban blanc fripé?
Courez vite chez le drapier,
Même s'il vente, même s'il pleut:
Courez donc, Monsieur.
Mais du reste, de la dragée, du mimosa,
Un autre se chargera mieux;
Mais du reste, du baiser et cætera,
Un autre se chargera:
Bonjour Monsieur.
L'Oiseau De Bois.
Dans la nuit sans lune un lumignon file
Comme une étoile,
Et pendu sous l'oiseau mobile
De bois mince et de toile,
Un homme veille sur la ville.
La rose jaune de Fontenay
Dans le verre agonise;
Le bon bourgeois est en chemise
Bougeoir en main et blanc bonnet
De coton sur la tempe grise.
Et tandis que l'oiseau lourd et merveilleux plane,
Dans mon lit une fois encore je me tourne,
Et comme au temps du vieil Haroun
Je rêve d'une fine princesse persane
Aux yeux obliques de velours.
Le Poulet Au Bout De La Ficelle.
Le poulet tourne au bout de la ficelle,
Le poulet qui pend
Sur le bois qui fume;
Le poulet tourne au bout de la ficelle
Et la plume
Tourne au vent.
Le bruit de la fusillade se fait si faible
Qu'on ne l'entend plus qu'à peine;
Brigadier Fricard et toi Bridaine,
Toastons;
Nul poème
Ne vaut cette volaille entre ces trois bâtons.
Et des buveurs de bière, foin!
Le fin canon de France leur répond;
Fricard, est-ce que la vie t'importune?
Encore un peu de ce vieux vin
De Moselle exquis,
Encore un peu de ce chapon,
Puis nous dormirons sous la lune,
Vous deux rêvant de blonde ou brune,
Mais moi, de qui?...
u bout de la rue du Bac
Je regarde le paysage printanier,
Les bateaux bleus dans l'eau vert pomme,
Les linges clairs des mariniers,
Le Louvre rose du vieux Roi,
Et sur
Saint-Germain l'Auxerrois
Un ciel aussi fin qu'un tamis d'azur;
Du bout de la rue du Bac
Tout paraît pur;
Tout est paré de couleurs vives comme
Une aquarelle de Signac.
Bateliers, bateliers, pourquoi donc partez-vous?
Ce paysage ne peut-il suffire?
Laissez le gouvernail et le souci
Et vous, charmantes mains, laissez les clés;
Le temps fera le ton de ces pierres plus doux,
Mais je ne serai plus hélas! ici
Pour regarder cette eau couler,
Ni ma folle jeunesse s'enfuir.
Sur L'Avenue Montsouris.
Le petit jour est gris souris;
La chiffonnière avec sa hotte
Cherche un trésor dans l'avenue
Montsouris;
La bique maigre et biscornue
Du maraîcher trotte
Sur le pavé.
Ma jolie voisine déjà levée
A sa croisée paraît
Et le coeur tendre qu'en vain j'offre
Bat plus fort sous l'étoffe
Vraiment trop mince du gilet:
Aimerai-je de la sorte et sans halte
Jusqu'au dernier souffle?
Le jour devient couleur de craie
Et cette belle qui par-dessus tout me plaît
De sa fenêtre peut voir sur l'asphalte
Le poète Klingsor avec sa boîte au lait
Et ses pantoufles.
« J’étais encore à l’école quand votre pub interrompait déjà le film du soir à la télé… »
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« son regard s’était fixé sur la ligne d’horizon : le vieux pionnier cherchant à détecter « les traces des Indiens. »
- Il y a toutes sortes de guerres à fuir, murmure-t-elle. Des guerres sans soldats. A l’intérieur des maisons devant lesquelles tu passes tous les jours. Dans ces prisons qui t’entourent mais que tu ne remarques même pas. Parce que tu n’en vois pas les barreaux.
« un prix qui vous fera danser de joie jusqu’à la banque. »
« Elle passa cinq minutes à aller et venir dans le parking, comme un grand requin argenté inspectant son territoire. »
Extrait de: Harris, Timothy. « Un pt’it tramway dans la tête. » iBooks.
J'ajoute un cœur rouge vif comme le rouge lèvres qu'elle m'a un jour étalé sur les joues en peinture de guerre, pour me rappeler qui j'étais. Une warrior. Louve la gamine rebelle qui tenait tête à ses parents à 3 ans. Mais qui trouvait la vie trop dure à 17 pour continuer à se battre.
On pourrait nous prévenir, quand même, su parcours du combattant que ça va être, de vivre.
Juste de vivre.
Mais en vrai.
Chacun mentait avec assurance, sachant que l'autre savait qu'il mentait, mais cela n'enlevait rien au sérieux de la discussion.